Mélenchon quitte la présidence du Parti de gauche

Changement sur l'échiquier politique en France à gauche avec le départ de Jean-Luc Mélenchon de la coprésidence du Parti de gauche, formation dont il était pourtant l’un des fondateurs. L’ancien candidat à l’élection présidentielle entend prendre désormais du recul. La raison de ce départ, une certaine lassitude du combat politique.

Ce départ était attendu depuis plusieurs semaines. Jean-Luc Mélenchon se disait fatigué. L’origine de cette lassitude : le succès du Front national aux élections européennes, et le mauvais score du Front de gauche. Sa formation n’avait réuni à l’occasion de ce scrutin qu’un peu plus de 6% des suffrages.

Marqué par cet échec et lassé par les disputes récurrentes avec les communistes, il avait décidé de ne quasiment plus répondre aux sollicitations médiatiques. Jean-Luc Mélenchon souhaite désormais prendre du recul. Fini pour lui les affrontements directs avec Marine Le Pen, ou avec les communistes. Sa volonté est claire, il veut couper avec la politique politicienne, sans pour autant rompre avec le combat politique. 

Son objectif désormais est de se consacrer à l’une de ses marottes : la formation d’une VIe République. Il publiera d’ailleurs un ouvrage sur le sujet au mois de novembre. Signe d’un changement d’époque au sein du Parti de gauche : Martine Billard quitte également la coprésidence. La direction du parti sera réorganisée de façon plus collégiale.

Quel avenir pour le Front de gauche ?

Cette mise en retrait peut-elle permettre au Front de gauche de parler à nouveau d'une seule et même voix ? Depuis plusieurs mois, les relations entre les deux composantes du Front de gauche, le Parti de gauche et le Parti communiste, n’ont en effet cessé de se détériorer. En cause : la stratégie adoptée lors des élections municipales. Jean-Luc Mélenchon n’a jamais accepté que les communistes fassent le choix de s’allier avec les socialistes dans plusieurs villes. Depuis, la situation s’est envenimée. A tel point que Pierre Laurent n’a pas été invité à l’université d’été du Parti de gauche ce week-end à Grenoble.

Le départ de Jean-Luc Mélenchon de la direction du Parti de gauche pourrait donc apaiser quelque peu les tensions et permettre au Front de Gauche de repartir de l’avant. Reste qu’un problème fondamental demeure : celui de la stratégie à suivre. Les communistes ne veulent pas couper les ponts avec le PS. Ils ont d’ailleurs négocié avec lui pour les élections sénatoriales. Même sans Jean-Luc Mélenchon à sa tête, le Parti de gauche défend lui une autre ligne : celle de l’autonomie. Et ce n’est pas la visite de Pierre Laurent à l’université du PS la semaine prochaine qui calmera les choses. Autant dire que la réunion du 6 septembre prochain entre communistes et responsables du Parti de gauche promet d’être animée.

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