C'est un communiqué qui laissera des traces. Même dans les rangs socialistes, on en est convaincu. La première réaction de François Hollande après le début des bombardements israéliens, début juillet, est univoque, sans un mot pour les victimes civiles palestiniennes. Les réseaux sociaux s'enflamment aussitôt. Le trouble gagne le Parti socialiste. Et dans une tribune virulente, Dominique de Villepin accuse François Hollande de « soumission à la loi du plus fort ».
Le chef de l'Etat n'a pourtant jamais remis en cause la doctrine officielle de la France au Proche-Orient. Mais sa sensibilité pro-israélienne, particulièrement frappante lors de sa visite d'Etat en Israël en novembre dernier, l'aura conduit à privilégier le droit à la sécurité d’Israël sur la protection des populations civiles.
Cruel constat aux yeux d'un certain nombre d'électeurs de François Hollande, qui jurent aujourd'hui qu'on ne les y reprendra pas. A plus forte raison quand, en même temps, le gouvernement fait interdire plusieurs manifestations pro-palestiniennes.
Une erreur politique ? François Hollande, ensuite, ne cessera d'essayer de corriger le tir, jusqu'à sa condamnation, dimanche, des « massacres » à Gaza.
Electeurs déçus
Les images des bombardements, à Gaza, Caroline les a en tête. Comme le mot « massacre », utilisé lundi par le président pour les décrire. Mais pour elle, la réaction du président est « tardive ». « On attend une attitude plus marquée et moins dans l'hésitation », estime-t-elle.
Lucie, elle, se demande pourquoi le chef de l'Etat a mis tant de temps à réagir. « C'est peut-être difficile de soutenir ouvertement les Palestiniens et de se mettre à dos Israël, s'interroge-t-elle. Donc il fallait s'assurer qu'une ligne rouge soit franchie, comme le bombardement d'écoles, pour que François Hollande puisse enfin mettre les choses au clair. »
Les socialistes aussi sont perplexes face à l'attitude de l'exécutif. Hadrien
est militant au PS à Paris. « Il y a eu ce communiqué de presse du gouvernement qui n'était qu'en faveur des actions de l'Etat israélien, se souvient-il. Pas de solutions non plus. La peur de l'échec de notre gouvernement est assez terrible en la matière. » Pour Hadrien, cette hésitation du gouvernement pourrait se payer dans les urnes.