L’ATV, c’est une sorte de gros robot voyageur qui s’arrime automatiquement à l’ISS, la station spatiale internationale. Pour ce cinquième et dernier voyage, il sera chargé au maximum avec plus de six tonnes et demi de fournitures. Un record.
Des tee-shirts en spacetex
Du carburant, 850 litres d’eau potable, de l’air, des vêtements, des équipements de recherche, le tout empaqueté dans 154 sacs. Une cargaison très variée qui contient tout ce qu’il faut pour ravitailler les six astronautes et notamment du jus d’orange, du pudding, des tee-shirts dans une nouvelle matière, le spacetex, 50 kg de café et même du fil dentaire. Le vaisseau emporte aussi à son bord un capteur infrarouge expérimental Liris, qui permettra de tester de nouveaux systèmes de guidage pour réaliser des rendez-vous automatiques dans l’espace.
Dernier rendez-vous dans l’espace
C’est la cinquième et dernière fois que l’ATV s’arrimera à la station, désormais le transport de fret sera assuré par le cargo russe Progress et par des compagnies privées américaines comme Space X et Orbital Sciences Corporation. Les grandes agences spatiales préfèrent désormais confier ce rôle de « camionneur de l’espace » à des entreprises pour mieux se concentrer sur la recherche ou de nouveaux programmes. On assiste ainsi à la naissance d’un nouveau marché.
Un programme qui continuera à vivre
C’est la fin de l’ATV. Mais précisément, ce programme aura permis aux Européens de faire des progrès considérables dans le domaine spatial. Ils sont maintenant les seuls à maîtriser le rendez-vous entièrement automatique dans l’espace, technique qu’ils pourront utiliser dans d’autres futures missions. Selon Gilles Debas, chef du projet ATV à Airbus défense et espace, « l’ATV a permis aux européens de démontrer qu’ils pouvaient concevoir et faire fonctionner un vaisseau capable de s’arrimer automatiquement à une station, capable de se reconfigurer en cas d’évènements inattendus et de gérer seul son arrimage. Par la même occasion, nous avons montré que nous sommes capables de concevoir un système répondant aux exigences du vol habité ».
Et de fait, des composants importants du cargo comme le module de service qui gère l’énergie et l’oxygène, vont aussi équiper Orion, la prochaine fusée américaine. Les Européens vont aussi s’appuyer sur les enseignements de l’ATV pour développer maintenant des technologies de rendez-vous spatial avec des cibles « non coopératives », c'est-à-dire des cibles qui ne pourront pas aider à l’arrimage comme le fait l’ISS. Les satellites ou les astéroïdes pourraient faire partie de ces cibles.
Retour à la poussière
En attendant, le cargo s'amarrera donc une dernière fois à la Station spatiale internationale. Il restera arrimé pendant six mois et servira alors d’espace de stockage et de lieu de travail supplémentaire pour les astronautes. Puis, il se détachera pour achever sa course en se consumant dans l'atmosphère.