L'interdiction est confirmée. Le tribunal administratif de Paris a rejeté vendredi le recours déposé par les organisateurs de la manifestation pro-palestinienne, prévue samedi entre Barbès et la place de l'Opéra.
Alors que les combats se poursuivent dans la bande Gaza, plusieurs organisations avaient appelés à une seconde manifestation de soutien aux Palestiniens, ce samedi 19 juillet à Paris. Mais la préfecture de police de Paris avait prononcé dès vendredi matinson interdiction. « Les conditions pour que le projet de manifestation prévu demain à Paris se déroule en toute sécurité ne sont aujourd'hui pas réunies », affirment les services de police de la capitale, qui pointe les « risques graves de trouble à l'ordre public qu'engendrerait sa tenue dans un contexte de tension accru ».
Dans la matinée de ce vendredi, le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, avait laissé poindre cette décision, en se prononçant contre la tenue de cette réunion publique évoquant des « risques de violences ».
Craintes de débordements
Dimanche dernier, neuf personnes, dont six policiers, ont été légèrement blessées lors de heurts qui se sont déroulés à l'issue d'une manifestation pro-palestinienne dans le quartier Bastille à Paris. « Je considère pour ma part que, à partir des éléments qui m'ont été communiqués par le préfet de police de Paris, les éléments ne sont pas réunis pour que cette manifestation se déroule dans des conditions qui garantissent la sécurité », a déclaré Bernard Cazeneuve chez nos confrères d’Europe 1.
« Je ne peux pas accepter que [des actes violents] se reproduisent et je ne peux pas prendre le risque de voir demain des Français, quelle que soit leur confession, exposés à des violences », a-t-il insisté. Le ministre a indiqué avoir envoyé à tous les préfets une circulaire pour demander la protection des lieux de cultes en France. « Je leur ai demandé au cas par cas si les conditions d'organisation des manifestations permettent l'apaisement et la sécurité et si ce n'est pas le cas j'ai demandé à ce que ces manifestations soient interdites », a-t-il ajouté.
Bernard Cazeneuve, ce matin chez nos confrères d'Europe 1 :
Du coté des manifestants, on fait grise mine.
« Je pense que c’est une décision politique », a déploré Hosni Maati, avocat du collectif des associations palestiniennes. « Vous avez un gouvernement qui a pris fait et cause pour une certaine version des faits qui se sont déroulés rue de la Roquette la semaine dernière, et à partir de ces faits-là, toute une théorie a été construite sur le risque évident de troubles à la République ».
« On fait fi de l’origine de ces troubles, qui n’ont pas pour origine les manifestations eux-mêmes », a poursuivi l’avocat. « C’est une réaction à une provocation. Ces heurts-là sont condamnables, mais si on devait être juste dans la condamnation, il faut donner le nom de ceux qui ont à l’origine de ces troubles. Et aujourd’hui, ceux qui se revendiquent de ces troubles, c'est la Ligue de défense juive. »