Ce collectif qui regroupe une soixantaine de partis, associations et syndicats, dénonce l’attitude du gouvernement français et se prononce pour l’arrêt immédiat des bombardements sur Gaza, l’arrêt de l’agression israélienne en Cisjordanie et à Jérusalem, la levée du blocus, « illégal et criminel », de Gaza, pour des sanctions immédiates contre Israël jusqu’au respect du droit international, et pour le soutien au gouvernement d’entente nationale.
Sur la place des Invalides, les drapeaux palestiniens sont deployés, des pancartes proclament l'arrêt des bombardements. Le rassemblement est pacifique mais la colère est bien présente. Daria Drissi, membre du bureau national du Parti de gauche, dénonce la passivité, coupable selon elle, des gouvernants : « Nous sommes en colère contre le gouvernement israélien, qui bombarde impunément la population gazaouie. Il y a déjà plus de 200 morts, et ceci après sept ans de blocus totalement illégal au regard du droit international, sans qu'aucun état, pratiquement, ne lève le petit doigt pour empêcher Israël ces violences, ces meurtres contre la population palestinienne. »
Beaucoup d'asociations pro-palestiniennes ont repondu à l'appel du collectif. Olivia Zémor, présidente d'Euro-Palestine, réclame des sanctions contre Israël : « Nous demandons que la France fasse comme pour l'Afrique du Sud de l'apartheid : le boycott d'Israël tant que dure l'occupation et la colonisation. »
De simples citoyens se sentent également concernés. Kefieh enroulé autour du coup, Abdel croit en la paix : « Il n'y a pas l choix. Les Palestiniens sont là, les Israéliens aussi. Ils sont condamnés à habiter ensemble, qu'on le veuille ou non. C'est une famille qui s'entretue. Je suis contre les gens qui disent "à bas Israël". »
A l'issue du rassemblement, les manifestants se sont dispersés sans aucun débordement.
Ce nouveau conflit entre Israël et le Hamas n'est pas sans faire réagir la classe politique française. Trois d'entre eux ont réagi au micro de RFI.
■ Eric Woerth, ancien ministre du Budget (UMP) : « Il faut prêcher pour la paix, c'est une certitude. Et il faut proportionnaliser la réponse. Simplement, Israël continue d'être agressé, et quand on est agressé, on répond. C'est une logique qu'il faut essayer de casser. On va de plan en plan, de cessez-le-feu en cessez-le-feu, mais les choses se dégradent dans cette région du monde, et c'est inquiétant. Il n'y a aucune pression de la France. La France est complètement "out" dans cette discussion. Mais l'agresseur n'est pas Israël, contrairement à ce que certains croient. Quand on se prend des roquettes sur la figure, à un moment, on dit stop. Je pense que si la France se prenait des roquettes sur un certain nombre de nos villes, on répondrait assez fermement. »
■ François de Rugy, membre du parti Europe Ecologie-Les Verts : « C'est vrai que l'opération de défense d'Israël est de très grande ampleur, et on peut considérer par certains côtés qu'elle est disproportionnée par rapport à une attaque, mais c'est l'Etat d'Israël qui a été attaqué, il ne faut jamais l'oublier. D'ailleurs, je pense que l'Autorité palestinienne de Mahmoud Abbas n'est pas d'accord avec la surenchère du Hamas. L'Egypte a proposé un cessez-le-feu, Israël l'a accepté, le Hamas l'a refusé. Donc on est dans une situation extrêmement complexe. Je crois que le rôle de la France n'est pas de prendre fait et cause pour l'un ou autre camp. Son rôle est de modestement de contribuer à ce que les uns et les autres se mettent autour de la table pour un cessez-le-feu. »
■ Bruno Le Roux, président du groupe socialiste à l'Assemblée nationale (PS) : « La situation est particulièrement préoccupante. je souhaite que la France continue à faire tout son possible dans les contacts pour éviter cette escalade et pour faire en sorte que les tirs de roquettes s'arrêtent sur Israël, et que la population civile de Gaza soit préservée. Il n'y a pas bien entendu d'intervention possible. Tout se passe dans les contacts bilatéraux, multilatéraux qui s'opèrent, avec le gouvernement israélien, avec M. Abbas. La France joue son rôle. Elle ne le fait peut-être pas savoir, parce que tant que les choses ne sont pas réglées, il faut maintenir non pas une forme de secret, mais des dialogues qui doivent pouvoir s'opérer en toute confiance entre les différents acteurs, et la France y participe. »