France: le 14-Juillet marque le retour médiatique de François Hollande

François Hollande a répondu aux questions de deux journalistes des principales chaînes de télévision françaises pendant plus d'une demi-heure. Cette interview, traditionnelle pour le 14-Juillet, marquait le retour médiatique du président de la République qui ne s'était plus exprimé depuis son intervention télévisée il y a deux mois sur RMC et BFM TV.  

Ces dernières semaines, François Hollande avait laissé Manuel Valls aller au front sur les dossiers brûlants : grèves, fronde des élus PS à l'Assemblée, et cette intervention du chef de l'Etat pour la fête nationale, très attendue, lui a permis de revenir au premier plan. Mais François Hollande n'a pas saisi cette opportunité pour faire des annonces concrètes. Sur les impôts, par exemple, l'un des sujets qui préoccupent le plus les Français en plein ras -le-bol fiscal, il a évoqué de nouvelles baisses en 2015 pour plusieurs centaines de milliers de Français, mais sans plus de précision. Pas question pour lui de s'engager aussi fermement qu'il l'avait fait concernant l'inversion de la courbe du chômage, une promesse qu'il n'avait finalement pas pu tenir.

Le chef de l'Etat a d'ailleurs fait une sorte de mea culpa sur ce point. Il a, en tout cas, affirmé que son rôle n'était pas de faire des « pronostics ». Mais il a aussi essayé de minimiser cette erreur sur la courbe du chômage en réaffirmant qu'il s'agissait de l'expression d'une volonté, il a même employé le terme de « passion ». Des mots forts pour montrer son engagement au service de ce qui reste son objectif prioritaire : améliorer la situation de l'emploi et faire en sorte que les Français vivent mieux à la fin de son quinquennat.

Tout n’est pas perdu

C'est ça, le message que François Hollande a voulu faire passer : tout n'est pas perdu malgré un début de quinquennat très difficile et une crise dont la France tarde à sortir. François Hollande a voulu envoyer un signal positif aux Français auxquels il a d'ailleurs demandé d'être fiers de leur pays. Concernant la reprise économique qui semble ne pas arriver, le chef de l'Etat a choisi de voir le verre à moitié plein plutôt qu'à moitié vide, en affirmant : « La reprise est là, mais elle est trop fragile ». L'objectif de François Hollande était de redonner confiance à des Français qui ont marqué ces derniers mois leur déception dans les urnes et dans les sondages, en affichant sa volonté de « réformer » pour le bien du pays, de la première jusqu'à la dernière minute, a-t-il dit.

Le pacte de responsabilité, un acte majeur

Et la principale réforme, c'est le pacte de responsabilité sur lequel le chef de l'Etat est revenu. Ce pacte, François Hollande veut en faire un acte majeur dans le quinquennat. Le président de la République a affirmé :« J'ai fait des choix, dont celui de baisser le coût du travail pour les entreprises. » Un choix que d'ailleurs certains au sein de sa majorité lui reprochent. Mais un choix qui pose, selon lui, les bases du redressement. Si tant est que tout le monde joue le jeu. Car pour François Hollande, le pacte c'est un « rassemblement », et les entreprises doivent maintenant faire ce à quoi elles se sont engagées : créer des emplois.

François Hollande a aussi évoqué de grandes réformes de société à venir, dont celle sur le droit de vote des étrangers. Une de ses promesses de campagne qu'il semblait avoir abandonnée, mais qu'il a décidé de remettre dans le calendrier. Une réforme très attendue à gauche, mais pour laquelle il faut une majorité des trois cinquièmes au Parlement. Une majorité loin d'être acquise.

François Hollande a -t-il été convaincant ?

Le chef de l'Etat a adopté la posture de celui qui donne les impulsions, qui explique la politique menée, pas de celui qui la met en oeuvre - un rôle qu'il laisse à Manuel Valls, avec lequel il l'a redit, il n'y a pas une feuille de papier à cigarette qui les sépare. François Hollande a réaffirmé ses objectifs, sa méthode, il a affiché sa sérénité, il a positivé, c'est plus dans la forme que sur le fond qu'il a joué une carte. Mais tant que les résultats ne seront pas là, il aura bien du mal à reconquérir la confiance des Français. Et même si officiellement il ne pense pas à la présidentielle de 2017, c'est à l'épreuve des résultats qu'il sera jugé, pas à celle des mots.

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