C'est une photo postée sur internet qui a précipité leur arrestation. On y voit huit membres de ce groupuscule néonazi de l'est de la France posant fièrement, visages cagoulés, fusil à pompe et battes de base-ball dans les mains.
En commentaire, on peut lire : « Nous sommes des terroristes. Notre but : que certaines populations comprennent qu'elles ne sont pas les bienvenues dans notre pays. Qu'elles se sentent en insécurité. Nous sommes prêts à passer à l'acte. »
Garde à vue
Trois des membres du groupuscule ont été placés en garde à vue. Les suspects ont été arrêtés pour association de malfaiteurs en vue de préparation d'un délit puni de dix ans de prison, participation à un groupe de combat et apologie de crime de guerre. Les domiciles des trois suspects ont également été perquisitionnés pour tenter de retrouver le fusil de la photo, ce qui les incrimineraient aussi pour port d'armes.
La maire de Morteau, dans le Doubs, Annie Genevrard a ajouté qu'ils étaient tous connus pour avoir déjà eu des comportements néonazis dans le passé.
Un groupe dangereux ?
Jean-Yves Camus, spécialiste des questions liées à l'extrême droite à l'Institut de relations internationales et stratégiques (Iris) relativise leur force d'action malgré le fait qu’ils se disaient prêts à passer à des actes terroristes pour lutter contre les envahisseurs de la France. Ce groupe est-il vraiment aussi dangereux qu'il le laisse entendre sur internet ?
« Amateurs non, dans ce domaine on n’est jamais trop prudents, indique Jean-Yves Camus. Il est arrivé que quelqu’un se retrouve au mauvais endroit, au mauvais moment sur le chemin d’un groupe de cette sorte, ou plusieurs individus d’un groupe de cette sorte. Maintenant, si on parle de capacités proprement terroristes, c’est tout à faire autre chose. Il a toujours fait partie du folklore de cette mouvance de poser en armes, cagoulés, en treillis, pour donner l’impression qu’on est capables de déclencher une sorte de guerre raciale qui finirait par permettre l’expulsion de toutes les personnes que ces gens jugent indésirables. Mais fort heureusement, la police et la gendarmerie assurent un suivi tout à fait régulier et apparemment tout à fait efficace de gens qui sont tout de même extrêmement minoritaires. Quelques centaines sur le sol français, c’est le maximum que cette mouvance puisse réunir. »