A l’origine de la démission d’Aquilino Morelle, c’est un article de Mediapart qui l’a accusé d’avoir touché 12 500 euros de la part du laboratoire pharmaceutique danois Lundbeck en 2007. Alors inspecteur général des affaires sociales, M. Morelle aurait effectué des activités de conseil auprès de ce laboratoire, en incompatibilité avec son statut de haut fonctionnaire. Cette révélation avait été suivie de la démission du conseiller du président de la République, ainsi que de l'ouverture par le parquet financier d'une enquête judiciaire pour prise illégale d'intérêts avec l'industrie pharmaceutique. Des investigations avaient également été ouvertes par la Haute autorité pour la transparence de la vie publique.
→A (RE)LIRE : La «plume» de François Hollande accusée de conflit d’intérêts
Une initiative surprenante des membres de l'Igas
Mais ces enquêtes ne semblent pas suffisante à certains de ses anciens collègues de l’Inspection générale des affaires sociales (Igas), qui ont décidé d’écrire au secrétaire général de l'Élysée, Jean-Pierre Jouyet. Dans ce courrier, ils demandent l’ouverture d’une nouvelle enquête, mais cette fois administrative et non pas judiciaire. La démarche est surprenante, car comme le souligne l’Elysée, le chef de service de l’Igas peut demander une enquête sans passer par la présidence de la République.
Cette requête révèle un malaise dans l’un des corps les plus prestigieux de l’Etat à la suite des accusations contre M. Morelle. Devant l’inertie interne, les inspecteurs de l’Igas ont décidé de faire pression sur leur direction, en adressant cette demande directement à l’Elysée. Il n’est toutefois pas dit que ce courrier sera suivi d’effets, la dernière enquête de ce type à l’Igas remontant à une dizaine d’années.