France: Manuel Valls obtient une courte majorité pour son plan d'économies

Par 265 voix pour, 232 contre et 67 absentions, les députés français ont voté, mardi soir 29 avril, le plan d'économie de 50 milliards d’euros proposé par Manuel Valls. Ce vote de confiance avait été sollicité par le Premier ministre qui y voit un acte fondateur pour la suite du quinquennat.

« Merci. Merci à la majorité pour ce soutien, il est important. Certains se demandaient pourquoi ce vote ? C’est le respect que nous devons au Parlement sur des choix qui engagent la France devant les Français et qui engage aussi sa crédibilité devant l’Europe et dans ce moment-là que traverse notre pays il était tout à fait essentiel qu’il y ait un vote et qui montre que la majorité au-delà des débats approuve ce programme. Et moi je reste convaincu que c’est un acte fondateur important pour la suite du quinquennat du président de la République. C’est un moment important pour notre pays et je ne doute pas un seul instant que les Français sauront aussi en tirer toutes les conclusions », a déclaré le Premier ministre à l'issue du vote.

Une fronde inédite d'une partie de la majorité

On ne peut pas vraiment parler de surprise, car depuis plusieurs jours, des frondeurs du Parti socialiste avaient bien fait comprendre qu’ils avaient l’intention de se faire entendre lors du vote sur le programme de stabilité. Mais avec 41 abstentions dans les rangs des socialistes, on est dans la moyenne haute. C’est une mauvaise nouvelle pour Manuel Valls qui a essayé tout au long de ces derniers jours de dramatiser la situation, d’appeler à la responsabilité, de mettre sa légitimité dans la balance. Mais cela n'a pas fonctionné, pas suffisamment en tout cas pour réduire le nombre d’abstentionnistes autant qu’il l’aurait souhaité.

Moins d’un mois après sa nomination, à Matignon, le Premier ministre se heurte donc à une résistance importante au sein même de son parti. Il va lui falloir en tenir compte, car bientôt auront lieu les débats sur le budget et les socialistes qui se sont abstenus même s’ils disent avoir une démarche positive et vouloir travailler avec le gouvernement ont bien l’intention de continuer à faire entendre leur voix et à obtenir des concessions.

→ A (RE)LIRE : la lettre ouverte à Manuel Valls de députés socialistes

Même si le porte-parole du gouvernement Stéphane Le Foll a essayé de minimiser l’impact du vote de ce soir en en retenant surtout le fait que le pacte avait été adopté grâce à une majorité de gauche, et ce malgré les abstentions, Manuel Valls n’a pas vraiment obtenu la confiance qu’il réclamait.

→ A (RE)LIRE : les pistes de Manuel Valls pour économiser 50 milliards

Les écologistes se désolidarisent du gouvernement

Les écologistes, qui font eux aussi partie de la majorité même s'ils ne siègent plus au gouvernement, ont aussi envoyé un message de défiance à Manuel Valls.

Douze d'entre eux ont voté contre, deux ont voté pour et un élu s'est abstenu. L'oratrice du groupe écologiste, Eva Sas, a fustigé un rythme de réduction des déficits qui « pèse de façon trop lourde sur l'emploi » et qui ne « laisse pas de marges de manœuvre pour financer des mesures en faveur des plus modestes ni les investissements nécessaires à la transition écologique parce que notre projet européen, ce n’est pas et ça ne peut pas être la compétition déflationniste. »

Pour l'UMP, « une potion qui n'a rien de magique »

Le président de l'UMP, Jean-François Copé, orateur pour son groupe ce mardi après-midi, dénonce quant à lui « l'absence de réformes de structure » et prédit « l'échec » du plan d'économies de 50 milliards d'euros.

 

Partager :