Manuel Valls n'aura pas eu beaucoup à attendre avant d'être confronté à sa première manifestation. Certes, la date du 12 avril avait été choisie avant le changement de Premier ministre. Mais comme Jean-Luc Mélenchon, le co-président du Parti de gauche, n'a pas manqué de le dire, la nomination de l'ancien ministre de l'Intérieur « a beaucoup accéléré la préparation de cette marche » contre l'austérité. Olivier Besancenot, du NPA, a été encore plus imagé en déclarant que Manuel Valls à Matignon, c'était « mieux qu'un tract » pour appeler à manifester.
Après la défaite cinglante du Parti socialiste aux municipales qui a montré la déception et même la colère des Français face à la politique du gouvernement, le choix de Manuel Valls a, en effet, été vécu comme une provocation par la gauche de la gauche.
Dans la brèche du mécontentement.
NPA et Front de gauche ont donc décidé d'essayer de s'engouffrer dans la brèche du mécontentement. Une tentative qui n'a pas été suivie par tous les détracteurs de la politique gouvernementale et du pacte de responsabilité : l'aile gauche du Parti socialiste et les écologistes ne se sont pas associés à cet appel à manifester. Au sein des organisations syndicales aussi, des divisions sont apparues.
Le pari de fédérer l'opposition de gauche n'est donc pas gagné d'avance. Reste à savoir quel sera le succès populaire de la manifestation.