En révélant que Thierry Herzog n'a pas été mis sur écoute, les juges du pôle financier cherchent manifestement, bien que tardivement, à éteindre l'incendie qui a enflammé toute la confrérie des avocats, et une bonne partie du monde politique. Ces derniers jours, les esprits s'étaient considérablement échauffés, certains ténors du barreau n'hésitant pas à suspecter les juges d'outrepasser leurs droits par volonté d'incriminer coûte que coûte Nicolas Sarkozy.
Or, même quand elles sont soumises à interception, les conversations échangées entre un client et son conseil restent protégées. Elles ne doivent être ni transcrites, ni versées au dossier, et personne ne peut en faire état. C'est le respect absolu et inviolable du secret professionnel. Ce n'est que si l'avocat a déjà commis une infraction et que si des éléments à charge confirment sa culpabilité lors des discussions que ces dernières peuvent être retranscrites et utilisées par la justice.
Dans le cas qui nous intéresse, le projecteur se déplace donc tout à coup de Thierry Herzog vers Nicolas Sarkozy, qui lui, a donc bien été écouté. La pression baisse pour l'un, ce qui n'enlève rien à l'opprobre qu'il vient de subir, mais elle augmente pour l'autre.