Né dans l'opposition à l'ouverture du mariage aux couples homosexuels, la Manif pour tous se veut aujourd’hui force de proposition sur tous les sujets liés à la famille. « En défendant la famille, en devenant un peu un syndicat de la famille, il était à la fois dans notre légitimité et à la fois dans notre rôle de proposer certaines alternatives ou certaines idées qui pourraient être reprises pour aider financièrement les familles dans cette période difficile », explique Albéric Dumont, coordinateur général de la Manif pour tous.
Parmi ces propositions figurent ainsi la prolongation de la carte famille nombreuse jusqu’à ce que l’enfant quitte le foyer familial, mais aussi l’obligation de proposer une médiation aux couples qui lancent une procédure de divorce, la garantie qu’un enfant en attente d’adoption sera adopté par un couple formé d’un homme et d’une femme ou encore l’interdiction de la gestation pour autrui. Des propositions nées des concertations organisées dans toute la France.
Le mouvement se pose donc en un syndicat de la famille. S’il a renoncé à l’idée de se présenter aux élections municipales, il a en tout cas trouvé sa voie, assure sa présidente, Ludovine de la Rochère. « Nous sommes une organisation d’un type nouveau, avec nos propres modes d’action, comme ce Grenelle. Nous avons une philosophie politique qui renouvelle le genre. Mais n’en déplaise aux grincheux, il va falloir s’y faire : la Manif pour tous est là pour quelques années », a-t-elle lancé sous une salve d’applaudissements. Présent longtemps pour faire des propositions, mais présent également dans la rue, prévient-elle, si les projets du gouvernement ne changent pas.