Salon de l'agriculture : les agriculteurs, des geeks?

Le Salon de l'agriculture est de retour du 22 février au 2 mars à Paris, porte de Versailles. Pour cette nouvelle édition, le Salon met en avant une agriculture en mouvement, en évolutions technologiques et génétiques, agriculture d’ailleurs comme celle des pays du bassin méditerranéen, ou émergente comme l’agriculture urbaine.

Comme chaque année, environ 1% de la population - dont plusieurs personnalités politiques – devrait se rendre au Salon de l‘agriculture à Paris. Durant 10 jours, la porte de Versailles va donc accueillir éleveurs, agriculteurs, producteurs, veaux, vaches, cochons. Le but, c'est historiquement de présenter le fleuron des campagnes françaises dans la capitale. Aujourd'hui, si le principe reste un peu le même, il s'agit aussi de montrer les innovations et les évolutions de l'agriculture. C'est d'ailleurs le thème du salon cette année, « L'agriculture en mouvement », référence aux nouvelles technologies utilisées aujourd’hui : IPad, WIFI, GPS et satellites. Les producteurs, éleveurs, etc, s'aident de plus en plus de la technologie.

La technologie a le vent en poupe

Les satellites par exemple sont utilisés pour analyser les surfaces de cultures. L’imagerie permet de voir les rendements de parcelles d’un mètre carré. L’intérêt est simple : savoir exactement comment gérer l’exploitation. Sur une parcelle dont le rendement est bon, pas besoin d’engrais. Au contraire, une parcelle plus clairsemée pourra être précisément traitée. Il en va de même pour l’ensemencement. Ainsi, pas de gâchis de graines ni d’engrais, et surtout pas de pollution des sols puisqu’aucun produit n’est répandu inutilement.

Produire mieux, c’est le but des agriculteurs aujourd’hui. Et parmi les avancées qui permettent aux agriculteurs de parfaire leur travail, il y a l’accès à des technologies telle que l’analyse ADN. Les éleveurs contrôlent la reproduction de leurs bêtes en choisissant les mâles reproducteurs qui portent certains traits particuliers. Grâce à l’analyse de l’ADN des veaux dès leur première semaine de vie, un éleveur n’a plus de besoin d’attendre que son bétail soit adulte pour distinguer les bons reproducteurs.

Réduire les contraintes physiques

Se fier à des instruments pour traire les vaches, épandre des produits ou encore surveiller le rendement n’éloigne pas pour autant le paysan de sa terre. Ces techniques ne le confinent pas à un bureau équipé d’un ordinateur et d’un accès internet. Au contraire, la technologie lui permet de s’affranchir de certaines contraintes physiques, pénibles, et de mieux répartir son effort, mais surtout de réfléchir à la gestion d’ensemble de l’exploitation.

A terme, l’avantage de ces nouvelles technologies, ce n’est pas seulement le gain de temps et de confort en soi, c’est les possibilités qu’elles ouvrent. Détaché des contraintes physiques séculaires, l’agriculture pourrait commencer à séduire les nouvelles générations. Il s’agit d’un des rares secteurs en grand besoin de main d’œuvre, mais la quantité de travail et les faibles rémunérations rebutaient jusqu’à maintenant la jeunesse. Le Salon de l’agriculture est donc aussi une grande opération de communication pour le secteur agricole, qui doit tenter de montrer un nouveau visage, éclairé par la lueur d’un écran d’iPad.

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