Marche arrière de l'armateur Scapêche sur la pêche en eau profonde

La pêche pratiquée avec des chaluts, jusqu'à 2000 mètres de fond, détruit inexorablement des espèces de poissons ne vivant qu'à ces profondeurs. La Commission européenne a proposé une modification réglementaire limitant à 600 mètres le chalutage profond, qui a été refusée par le vote en décembre 2013. Mais suite à la pression citoyenne, Scapêche, l'armateur de six chaluts d'eau profonde qui travaillent pour le groupe Intermarché, vient de s'engager à ne plus pêcher au-delà de 800m de profondeur à partir de 2015.

Pour Claire Nouvian, fondatrice et porte parole de l'ONG Bloom, qui avait participé à la campagne contre la pêche en eau profonde, cette décision de l’armateur est doublement positive. L’initiative de remonter les filets est déjà en soi un pas en avant et d’autre part l’armateur s’est engagé à le faire d’ici un an. « On se rend bien compte que pour une flotte de pêche qui pêche réellement en profondeur – remonter les filets avec un engagement dans le temps qui est quand même assez court, parce qu’ils se donnent un an pour remonter au-delà de 800 mètres de profondeur – c’est un engagement réel qui correspond à une volonté réelle de se désengager de la pêche en profondeur» précise Claire Nouvian.

La Scapêche reconnaît ainsi implicitement la nocivité de cette pêche. « On estime qu’ils ont reconnu du coup la destructivité de cette méthode de pêche dans les très grandes profondeurs».

→ à (re)lire : Malgré la mobilisation, le chalutage en eaux profondes va pouvoir continuer

Tester de nouvelles techniques

Parmi les techniques moins destructrices pour l’environnement, il y a la palangre, appareil de lignes équipées d’hameçons. L’armateur va « tester tester d’autres méthodes de pêche, comme la palangre, et inviter les ONG à regarder les résultats de leur pêche et voir quelles sont les espèces qui sont capturées » avec ces autres techniques.

► à (ré)écouter : Le chalutage en eau profonde

« Ça va nous permettre de pouvoir faire des comparaisons, de regarder les animaux qui sont impactés et déterminer avec eux si que la pêche profonde durable ça existe ou si c’est une vue de l’esprit ».

Car même si 800m, c'est encore trop profond pour les ONG, il s'agit d' un premier pas fondamental.

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