Le discours fut sobre, de circonstance, dans un lieu symbolique : la Grande mosquée de Paris. Elle avait été construite – François Hollande l’a rappelé – après la Première Guerre mondiale, pour témoigner de la reconnaissance de la Nation à l’égard de ces soldats venus du monde entier pour nous sauver, a rappelé le président de la République.
Depuis son élection dans ses déplacements à l’étranger, en Algérie, au Maroc ou encore au Mali, François Hollande ne manque jamais une occasion de rappeler la « dette de la France à l’égard de ces soldats musulmans » : 500 000 hommes engagés, 100 000 qui sont morts lors des deux guerres mondiales.
« République intraitable »
Pour ces deux guerres, il y a donc deux plaques que François Hollande a dévoilées dans les jardins de la Grande mosquée de Paris, deux plaques pour des soldats qui ne resteront plus dans l’anonymat des archives, comme l’a indiqué Dalil Boubaker, le recteur de la Grande mosquée. D’où ces termes employés par François Hollande tout à l’heure : « réparation, acte de justice ».
Ce n’est pas la première fois qu’un tel hommage est rendu à la Grande mosquée. Nicolas Sarkozy en 2012 s'était déjà déplacé, mais le contexte actuel particulier : la résurgence des actes anti-musulmans a fait un bond de 11 % en un an. François Hollande n'a pas oublié d'en faire référence : « la République doit être intraitable. » Il a évoqué le respect dû aux morts et aux vivants : « il faut lutter farouchement contre les discriminations ».
A quelques semaines des municipales, ce message de tolérance et de laïcité délivré par le chef de l’Etat n’est pas non plus un hasard.