En réunion de groupe, une quinzaine d’élus ont exprimé leur colère et leur désarroi devant ce qu’ils considèrent comme une reculade. Pas question pour eux de renoncer pour autant à plusieurs points de ce texte. « Bruno Le Roux [le patron des députés PS, ndlr] nous a dit qu’on allait continuer à travailler sur les dispositions sur l’adoption, clame Jérôme Guedj, député socialiste de l’Essonne, sur le statut des beaux-parents, sur la médiation familiale au moment du divorce, sur des choses qui concernent des dizaines de milliers de familles en France et qui sont toutes tournées vers l’intérêt de l’enfant. »
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Egalement déçus par l’attitude du gouvernement dans cette affaire, les écologistes vont eux aussi déposer rapidement plusieurs propositions de loi sur différents points abordés dans l’ancien projet. Barbara Pompili, co-présidente du groupe écologiste : « On en a déjà déposé. Certaines, notamment sur la résidence alternée, on l’avait déjà fait ; sur la fin de vie, on l’avait déjà fait mais on va continuer ; sur la PMA mais aussi sur d’autres sujets. »
Pas de quoi polémiquer pour François Lamy
Invité de l’émission Mardi politique sur RFI, le ministre de la Ville François Lamy a réfuté lui l'idée d'un recul du gouvernement sur la loi famille. Et il fait sienne la version officielle : le texte n'était pas prêt. Il n'y a donc pas de polémique. « On parle de la loi famille, mais cette loi n’existe pas puisqu’elle est en gestation, défend-t-il. Il y a des discussions entre la ministre concernée, Dominique Berinotti, et le groupe majoritaire. Ce projet n’était même pas encore passé au Conseil des ministres. […] Je crois que le président et le Premier ministre ont estimé qu’il était à ce moment-là nécessaire de faire une clarification : non pas d’abandonner le projet, mais se laisser le temps nécessaire pour pouvoir poursuivre les discussions entre la majorité à l’Assemblée et le gouvernement. »
La droite sur un nouveau combat
Pendant ce temps, la droite se frotte les mains tout en se préparant à mener une nouvelle bataille contre la circulaire Taubira, une circulaire qui favorise l’obtention de la nationalité française pour des enfants nés de mère porteuse à l’étranger. « Si vous dites à l’avance qu’un couple homosexuel peut aller aux Etats-Unis louer les services d’une femme pour fabriquer un enfant, on est dans une situation qui de facto reconnaît la GPA », proteste Pierre Lelouche, député UMP de Paris .
L’UMP réclame maintenant le retrait de cette circulaire, histoire de maintenir la pression sur le gouvernement.