Dans Nymphomaniac, Volume 1, Joe - incarnée par la jeune et fraiche Stacey Martin- nous racontait ses aventures sexuelles et son périple prenait des allures initiatiques, dans la grande tradition des romans de formation du 18e siècle.
C’est une Joe vieillie, usée, incarnée par une Charlotte Gainsbourg au teint livide que l’on retrouve par ce volume 2, d’une tonalité bien plus sombre. Devenue frigide, Joe s’embarque ici dans une exploration systématique de toutes les perversions sexuelles possibles et imaginables. C’est l’occasion pour Lars Von Trier de distiller le chaud et le froid, de l’humour grinçant d’une séance de triolisme à des séquences de sadomasochisme ultra violentes où le cinéaste danois fait explicitement référence à la Passion du Christ.
Cette douche écossaise de sexe hardcore et de puritanisme peut rebuter, mais Nymphomaniac trouve parfaitement sa place dans l’œuvre d’un cinéaste obsédé par sa vision très noire de l’humanité. Pour le reste, mention spéciale à Charlotte Gainsbourg. L’actrice se livre corps et âme avec un mélange de courage physique et une élégance qu’elle ne perd jamais y compris dans les moments de pire dégradation.