Nihilisme, désespoir, angoisse, pulsion de mort : le nouveau film du provocateur Lars Von Trier est à l’image de sa bande originale, rythmée par les accords plombés du groupe de métal allemand Ramstein. Depuis plusieurs mois, des extraits de Nymphomaniac soigneusement diffusés distillés sur le net, donnaient à voir un film sulfureux, scandaleux, saturé de sexe et de violence.
Mais le sexe est chez Lars Von Trier à l’image de tout le reste, violent, pervers, entaché de culpabilité. Aussi faut-il voir le parcours de son héroïne, Joe, non pas comme une partie de plaisir mais comme un long calvaire, de son dépucelage brutal à ce que, parvenue à l’âge d’adulte, elle nomme la chasse à l’homme.
Et pour incarner cette femme tourmentée, consciente de son désir et de son infinie solitude, deux actrices figurent au casting : Charlotte Gainsbourg et Stacey Martin, une inconnue de 22 ans qui incarne la toute jeune Joe. A l’image de ses interprètes le film lui aussi est clivé : deux parties de deux heures chacune, sans oublier une version longue et non censurée, dixit le cinéaste, de cinq heures et demie.
■ C’est le premier volet de Nymphomaniac qui est en salles ce mercredi 1er janvier en France. Le film est interdit aux moins de 12 ans et il faudra attendre le 29 janvier pour voir la 2ème partie.