Bilan largement positif pour Marseille-Provence 2013, avec l’ouverture entre autres du MuCEM, le Musée des civilisations de l'Europe et de la Méditerranée, construit sur les anciens docks de la Joliette, à Marseille, et qui d’ores et déjà est un immense succès avec un million et demi de visiteurs. Marseille-Provence 2013 a ainsi contribué à changer l’image de la ville et boosté le tourisme avec 10% de fréquentation en un an.
L’opération a même, semble-t-il, changé le rapport des Marseillais à la culture, comme l'explique Jean-Francois Chougnet, directeur de Marseille-Provence 2013 : « J’ai toujours pensé qu’à Marseille, il y avait un très bon public, à qui l’offre ne convenait pas complètement. Ce qui veut dire, et on l’a bien vu cette année, que lorsqu’on ouvre le MuCEM, avec sa promenade sur le Fort Saint-Jean, lorsqu’on propose un grand festival de cuisine, c’est l’un des meilleurs publics que j’ai jamais rencontré. Un public qui, si ce qu’on lui propose est moins bien que d’aller prendre l’apéro avec des copains, n’ira pas voir de la culture. Si c’est mieux, en revanche, on le retrouvera dans les musées ».
Marseille-Provence 2013, un succès
Marseille-Provence 2013 représente plus 400 événements culturels. A ce jour, ce sont des projets originaux, hors normes, festifs, en prise avec la dimension populaire de la ville, qui ont été couronnées de succès. Ainsi, à l’Estaque, « Yes we camp ! », un camping écolo construit avec des matériaux recyclés qui proposait des places à moins de dix euros, a fait carton plein.
En revanche, des expositions plus classiques et certainement plus ambitieuses comme celle sur l’influence des paysages du Midi dans la peinture moderne, « Le grand atelier du Sud », a accueilli moins de spectateurs que prévu et laisse une ardoise de plus de 3 millions d’euros.
Une initiative européenne, boudée par quelques élus locaux
Au delà des cas particuliers, Marseille-Provence 2013, initiative européenne, n’a pas toujours été relayée par les élus locaux. S’il se réjouit de « l’Année capitale », Alain Arnaudet, le directeur de la Friche de la Belle de Mai, haut lieu marseillais de la contre-culture, dont la fréquentation a triplé grâce à MP13, a quelques regrets : « Quand nous avons préparé l’année capitale, je me suis tourné vers nos collectivités pour leur signaler que la Friche est difficilement accessible par les transports en commun. L’année capitale allait certainement générer un flux public et un engouement bien plus important que d’ordinaire, il était donc crucial de faciliter l’accès. Je regrette de ne pas avoir été entendu ». Le sera-t-il en 2014 ? On peut en douter, sachant que les municipales de mars 2014 poussent les élus à l’attentisme.