« Sur les trois jours d'ouverture, de vendredi à dimanche, le MuCEM a accueilli 63 910 visiteurs », a précisé la direction du musée, évoquant une « affluence exceptionnelle » compte tenu de l'objectif de fréquentation annuelle évalué à 300 000 personnes.
Somptueux cube sombre posé face à la mer, entre le Vieux-Port et la Joliette, ce musée, au terme de dix ans de gestation et quatre ans de travaux, a enfin vu le jour dans le cadre de l'opération « Marseille-Provence 2013: Capitale européenne de la culture ».
Premier projet de décentralisation de musée envisagé par l'État en 2000, sous la ministre socialiste Catherine Tasca, le MuCEM, dont les travaux ont coûté 191 millions d'euros (133 millions versés par l'État, 58 par les collectivités locales), était très attendu des Marseillais qui l'ont lentement vu sortir de terre depuis la pose de la première pierre, fin novembre 2009.
« Le premier musée au monde consacré aux civilisations de la Méditerranée »
Pour son président Bruno Suzzarelli, c'est un « lieu inédit » pour « au moins trois raisons ». D'abord, « c'est le premier musée au monde consacré aux civilisations de la Méditerranée » avec le souci d'un constant aller-retour entre passé et présent « sans tabou »; ensuite, « c'est le premier musée national intégralement transféré en région » (puisque le MuCEM hérite de la collection de l'ancien musée parisien des Arts et traditions populaires créé en 1937 et fermé en 2005); enfin, le MuCEM sera « une grande cité culturelle ».
Édifié sur l'ancien môle portuaire J4, le principal site du MuCEM, œuvre de l'architecte Rudy Ricciotti associé à Roland Carta, accueille sur 15 700 mètres carrés deux plateaux: une « galerie de la Méditerranée » (un accrochage renouvelé tous les trois ans), qui propose de découvrir les étapes majeures des civilisations méditerranéennes, et jusqu'en janvier 2014 deux expositions temporaires: « Le noir et le bleu, un rêve méditerranéen » et « Au bazar du genre, féminin-masculin en Méditerranée ».
Les visiteurs ont pu déambuler de la mer au ciel, protégés du soleil par des résilles de béton, sur les coursives et sur le toit-terrasse panoramique, en accès libre. Ils ont également pu accéder au monument historique du fort Saint-Jean restauré - jusqu'ici fermé au public -, par une passerelle de 135 mètres de long, avec vue spectaculaire sur le grand large et la Côte Bleue au loin.