Rapports sur l’intégration: une polémique qui ne retombe pas

Le Premier ministre Jean-Marc Ayrault est toujours sous le feu des critiques depuis la publication sur le site de Matignon de rapports sur l'intégration, dont certains prônent de revenir sur l'interdiction des signes religieux à l'école. Après avoir à nouveau critiqué la droite l’accusant, d’être sur ce sujet, « dans la caricature et l’invective », Jean-Marc Ayrault a quand même reporté sine die une réunion interministérielle prévue début janvier 2014 sur le sujet pour éteindre l’incendie. Le sujet est, semble-t-il, bien trop sensible pour Matignon.

Une seule voix, une seule pour regretter le report du débat sur l’intégration. C’est celle du député communiste André Chassaigne : « Le fait de s’interroger, c’est la moindre des choses dans une démocratie. Et je regrette pour ma part que le président de la République et le Premier ministre marquent une forme de reculade. »

« Reculade », le mot est lâché. D’ailleurs à droite, on en profite pour faire à nouveau un procès en crédibilité au gouvernement. « Il n’y a plus de chef, il y a des incohérences, des couacs, des revirements, des atermoiements, des hésitations permanentes, dénonce le député UMP Eric Ciotti. C’est un gouvernement d’amateur qui manque de professionnalisme. »

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A gauche, certains préfèrent hausser des épaules, fatalistes, comme le député socialiste Jean Glavany : « La manière dont les choses étaient emmanchées n’était pas une bonne manière d’aborder le problème. »

Problème de méthode

Dans la majorité, d’autres n’hésitent pas à donner une leçon de méthode au Premier ministre. « Quand on veut des rapports qui soient des rapports équilibrés, explique Bruno Le Roux, patron des députés PS, il faut souvent le demander à des parlementaires sur l’intégration, que l’on fasse travailler les parlementaires qui connaissent bien ce sujet. »

Pour un député proche du Premier ministre, c’est clair : c’est le retour du « Ayrault bashing ». Voilà pourquoi aujourd’hui, pour lui, sur ce débat sur l’intégration, il est urgent d’attendre.

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