La réforme des retraites en France sera adoptée mercredi

Le projet de loi de réforme des retraites en France arrive ce lundi devant le Sénat. Il devrait être en principe définitivement adopté ce mercredi. Entre allongement de la durée de cotisation, reconnaissance de la pénibilité et hausse des cotisations, que va changer le nouveau texte ?

  • L'âge légal de la retraite ne bouge pas, mais la durée de cotisation est allongée

Les Français vont donc devoir travailler plus longtemps pour partir avec une retraite à taux plein. Le gouvernement a choisi de ne pas toucher à l'âge légal du départ à la retraite - 62 ans - , promesse de campagne du candidat Hollande, mais allonge la durée de cotisation ce qui, dans les faits, revient à peu près au même. La génération qui a 40 ans cette année et toutes celles qui suivront devront cotiser 43 ans pour pouvoir partir à la retraite à partir de 2035. L’allongement de la durée de cotisation devrait permettre de dégager 10, 5 milliards d'euros sur 15 ans, entre 2020 et 2035. La précédente réforme, celle d'Eric Woerth en 2010, qui a repoussé l'âge légal du départ de 60 à 62 ans aura permis en 10 ans de générer 20 milliards d'euros d’économies.

  • Des différences entre le privé et le public

L'alignement du calcul du montant des pensions du public sur celles du privé était l'une des craintes majeures à l'amorce des discussions sur cette réforme. Une inégalité à laquelle le gouvernement n'a finalement pas voulu s'attaquer. Il a préféré ne rien changer. Dans le privé, le montant de la pension est calculé sur les 25 meilleures années de salaires contre les 6 derniers mois de salaire pour un fonctionnaire, dont la carrière est bien plus linéaire que celle d'un salarié du privé.

  • La pénibilité de certains emplois sera désormais prise en compte

Les salariés exerçant un métier pénible, avec des horaires décalés, de lourdes charges à porter, des températures extrêmes à supporter, pourront ouvrir un compte pénibilité à compter du 1er janvier 2015, et accumuler des points. Ce compte leur ouvrira des droits à des formations, et à un départ anticipé jusqu'à 2 ans plus tôt que prévu. Une disposition honorable mais dont la facture s'annonce salée: 500 millions d'euros en 2020 et 2 milliards en 2030. Ce sont les entreprises qui devront sans doute s'en acquitter.

  • Qui va contribuer au financement des retraites ?

Le gouvernement voulait une réforme qui permettrait au système d'être plus juste, plus équitable. Tout le monde devra mettre la main à la poche. Pour les salariés, le taux de cotisation vieillesse augmentera dès le 1er janvier de 0,15 points. Pour les entreprises aussi, les cotisations vont augmenter mais elles seront intégralement compensées par une diminution des cotisations familiales. Après la levée de boucliers du patronat cet été, le gouvernement s'y était engagé. Enfin les retraités eux aussi contribueront. La revalorisation de leurs pensions seront gelées pendant 6 mois l'année prochaine. Quant aux retraités ayant eu au moins 3 enfants, la majoration de 10% dont ils bénéficiaient sera désormais soumise à l'impôt.

Une réforme suffisante au financement des retraites en France ?

Elle devrait permettre de combler le déficit du régime des retraites de base du privé qui s'élèverait à 7 milliards d'euros à l'horizon 2020, alors que le déficit total de l'ensemble des régimes est 3 fois plus élevé, il s'élèverait à 20 milliards d'euros selon le conseil d'orientation des retraites. La différence sera «épongée» par l'état et risque donc de creuser encore le déficit public.

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