C'est un résultat moins bon que celui obtenu lors du dernier classement. Trois places de moins. La France est en fait dans la moyenne des pays de l'OCDE. Mais ce qui inquiète particulièrement l'organisation, c'est que les inégalités sociales se sont accentuées. Elle relève en effet que depuis sa première étude il y a dix ans, il y a toujours autant d'élèves performants, mais beaucoup plus d'élèves en difficulté.
Parmi ceux-ci, une grande majorité issue des classes populaires. « Lorsqu'on appartient à un milieu défavorisé, on a aujourd'hui clairement moins de chances de réussir qu'en 2003 », notent les auteurs de ce rapport. L'Allemagne, elle, en revanche, a réussi à réduire ces inégalités. Le pays, mal classé lors de la première enquête Pisa en 2003, a engagé une profonde réforme de son système éducatif. Et l'OCDE de se féliciter aujourd'hui de ses résultats.
Le Brésil, la Colombie, l'Estonie, Israël, le Japon et la Pologne font aussi partie de ceux qui grimpent. Et que ce soit eux ou les trois pays et économies de tête - Shanghaï, Singapour et Hong-Kong -, tous ont mis la formation des enseignants au cœur de leur système, relève l'OCDE. Un chantier enclenché en France par le ministre de l'Education il y a quelques mois. Alors que ses réformes suscitent de vives critiques, Vincent Peillon devrait s'appuyer sur ce rapport pour défendre sa politique.
Peillon veut refonder l'école
Ces conclusions ne sont d'ailleurs pas une surprise pour Vincent Peillon. Mais elles n'en sont pas moins « préoccupantes » et « inacceptables », martèle le ministre de l'Education, qui pointe la responsabilité de ses adversaires de droite au pouvoir sur la période étudiée par l'OCDE.
Ce qui l'inquiète le plus lui aussi, c'est que le système éducatif creuse les inégalités. Y remédier doit être une priorité nationale, dit Vincent Peillon, qui rappelle les réformes qu'il a engagé en ce sens : celles des rythmes scolaires ou encore le recrutement d'enseignants.
« Je remercie l’OCDE d’avoir pointé ce matin que les réformes qui sont les nôtres vont dans la bonne direction. Et nous avons une bataille plus profonde à mener. Nous devons faire comprendre à tous les Français et à tous les décideurs que l’aide aux élèves les plus faibles ne nuit pas aux meilleurs élèves, ni même aux moyens », a déclaré le ministre.
Vincent Peillon veut donc lancer une réforme de l'enseignement prioritaire, celui mis en place dans certains quartiers déshérités. Il présentera des mesures à ce sujet le mois prochain. Et il entend également s'attaquer aux programmes scolaires. Le ministre veut offrir aux enseignants la possibilité de les adapter aux besoins des élèves.
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