Par Clémentine Marchais
En France, un enfant sur six est victime d’exclusion. 7% d'entre eux souffrent même d'une exclusion extrême. 5% des jeunes de 6 à 18 ans interrogés affirment ne pas prendre trois repas par jours, contrairement à certaines idées reçues.
A l'école, le constat n'est pas mieux : plus de la moitié des enfants interrogés parlent d'être ennuyés, voire harcelés par leurs camarades. Pour relativiser ces constatations, n’oublions pas que les réponses données par les enfants montrent que leur intégration est très bien assurée pour la moitié d'entre eux.
Les problématiques de l’étude sont larges : 96% des enfants sont conscients d’avoir des droits ; 35% d’entre eux avouent que des adultes leur font peur. Seulement 67% estiment que les toilettes de leur école sont propres.
La spirale négative de l'exclusion sociale
L'un des auteurs du rapport de l’Unicef, le sociologue Serge Paugam, estime que les résultats n'autorisent pas à conclure que les jeux sont faits dès l'enfance en matière d'exclusion. Toutefois, selon lui, il y a un risque élevé que l'enfant reproduise le modèle social qu’il a reçu de ses parents, c’est-à-dire les conditions de vie ou l’éducation.
Une autre auteur, Catherine Dolto, pédiatre, parle même d'une « spirale négative dans laquelle sont entraînés les enfants et les familles défavorisés ». Ce n’est pas une grande nouvelle en soi mais c’est la première fois qu’une étude, chiffres à l’appui, le démontre.
Les politiques publiques de la France peu efficaces
D’autre part, l’Unicef précise que « La France est l'un des pays de l'OCDE qui dépense le plus pour ses enfants, sa protection sociale et son système éducatif ; pour autant, ces politiques ne parviennent pas à combattre efficacement les conséquences de la pauvreté et à enrayer le cercle vicieux de l'exclusion ». Cette enquête inquiétante vient conforter les conclusions d’une étude publiée en septembre par l’Insee qui indiquait que près de 2,7 millions d’enfants français vivent dans des familles pauvres. L’Unicef appelle à remettre les enfants et les adolescents au centre des politiques publiques et que celles-ci soient les plus transversales possible.
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