Les associations sont là afin de rappeler, cette année, que les chiffres sont encourageants mais les malades - trop de malades - n’ont pas accès au dépistage et aux traitements.
Les progrès réalisés cette dernière décennie creusent encore l’écart entre les pays du Nord et ceux du Sud. Les traitements en Afrique sont largement insuffisants malgré les engagements des gouvernements et les fonds alloués à la lutte contre le sida.
→ A (RE)LIRE : Lutte contre le sida en Afrique: des progrès mais un difficile accès aux soins pour tous
En 2001, 50 000 personnes avaient accès aux traitements en Afrique subsaharienne, aujourd’hui pas moins de sept millions en ont un besoin vital. L’estimation d’un milliard de dollars supplémentaire afin de casser la dynamique de l’épidémie pourrait être en deçà des besoins.
Les jeunes premières cibles
L’accès des femmes enceintes aux antirétroviraux peut sauver leur vie et aussi bloquer la transmission du virus à leur enfant. La seule stratégie en quelque sorte. Aujourd’hui, les plus jeunes, les enfants, souvent devenus orphelins à cause de la maladie, deviennent des cibles.
Comme le soulignait une association de lutte contre la maladie : plus que jamais, la fin justifie les moyens. La semaine prochaine les pays donateurs se réunissent à Washington afin de déterminer les sommes allouées au fonds mondial pour les deux prochaines années.
En France, baisse du prix des préservatifs
En France, la ministre de la Santé Marisol Touraine utilise l'incitation fiscale pour obtenir une baisse des prix des préservatifs avec un taux de TVA ramené à 5,5% en janvier. La ministre insiste sur le fait que la prévention doit rester très active, car la lutte contre la maladie est très loin d'être gagnée.
■ ZOOM SUR : Le lien entre le chômage et suivi du traitement
L'Organisation internationale du travail (OIT), publie un nouveau rapport à l’occasion de cette journée mondiale de lutte contre le sida qui montre que les personnes vivant avec le VIH et qui occupent un emploi ont en moyenne 39% de chances de plus de suivre leur traitement antirétroviral que celles qui sont au chômage. Selon Alice Ouedraogo, directrice du programme de l'OIT sur le VIH et le monde du travail, l'emploi est essentiel pour atteindre l'objectif de 15 millions de personnes vivant avec le sida sous traitement d'ici à 2015.
■ DECRYPTAGE : L'Agence nationale de recherche sur le sida
L'Agence nationale de recherche sur le sida (ANRS) et les hépatites virales a fêté ce 26 novembre ses 25 ans. Pour l’occasion, le président français François Hollande a prononcé un discours dans lequel il a rappelé l'utilité de cette institution.
Créée quelques années après la découverte du virus du sida en 1985, l’ANRS doit fédérer la recherche sur cette pandémie. La recherche sur le VIH et le sida commence en 1981. C’est d'ailleurs une équipe française qui réussit la première à isoler le virus responsable de l'épidémie.
La France à la pointe de la recherche
Dés lors, la France prend un rôle moteur dans la recherche, et c'est alors qu'est créée l'Agence nationale de recherche sur le sida. Elle doit fédérer la recherche, non seulement dans les domaines médicaux - recherche fondamentale et clinique, vaccin - mais aussi dans le domaine des sciences sociales. C'est cette dernière dimension qui permet notamment de mettre au point des stratégies de prévention qui ont cours en France depuis le milieu des années 1980.
Deuxième rang mondial
Aujourd'hui, l'ANRS fait partie de l'Inserm, l'Institut national de la santé et de la recherche médicale. Elle finance des recherches en France et à l'étranger. Elle a un budget de 48 millions d’euros, dont 40 millions viennent de l'Etat.
C'est, par exemple, grâce à l'ANRS et ses recherches en Afrique du Sud que l'on sait que la circoncision permet de réduire d'environ 60% le taux de nouvelles infections chez les hommes. Aujourd’hui l’ANRS se place au 2e rang mondial par le volume de ses publications et de ses découvertes.