France: l'ADN et la vidéosurveillance à l'épreuve pour identifier le tireur isolé

Les enquêteurs lancés à la recherche du tireur qui s'en est pris à Libération, BFM TV et à une tour de la Société Générale ont effectué « tout un travail sur son ADN », a déclaré le ministre de l'Intérieur Manuel Valls. Pour les services de Police, la recherche ADN est devenue l'outil scientifique le plus efficace pour identifier des criminels. Les policiers comptent notamment aussi sur une nouvelle photo issue de la vidéosurveillance de la RATP.

Etabli en 1998, le fichier national des empreintes génétiques était initialement destiné aux auteurs d'agressions sexuelles. Il a depuis été étendu. Y figurent désormais toutes les personnes qui ont commis un crime, parfois même aussi celles qui ont seulement commis un délit.

Les empreintes génétiques sont utilisées en médecine légale pour identifier ou innocenter des suspects grâce à leur sang, leur salive, leurs poils ou leur sperme.

Dans le cas du tireur de Libération, les enquêteurs de la police technique et scientifique sont parvenus à isoler une empreinte génétique laissée dans le véhicule qu'il a pris en otage près du parvis de la Défense. Les enquêteurs se montrent discrets, ils n'ont pas révélés la nature de cette empreinte.

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Désormais les enquêteurs vont tenter de la faire parler. Pour y parvenir ils vont donc la comparer à toutes celles qui sont répertoriées dans le fichier national, un peu à la manière des empreintes digitales. Si l'ADN parle, dans un laps de temps relativement court, les policiers de la brigade criminelle de Paris pourront mettre un nom sur le visage de l'homme le plus recherché de France.

La vidéosurveillance également à l’épreuve

L'une des tâches les plus fastidieuses des policiers consiste à visionner des milliers d'images captées par les caméras de vidéosurveillance. Ils s'y sont mis dès que le tireur s'est introduit dans le hall de BFM TV.

Evidemment, après la fusillade à Libération, ce sont surtout les images prises dans les transports en commun qui ont été analysées en urgence, pour essayer de retracer le parcours du suspect. C'est d'ailleurs son visage, filmé en gros plan à la station Concorde, qui a permis de lancer un appel à témoins.

Lorsqu'il s'agit de traquer un criminel pouvant passer à l'acte ou récidiver à tout moment dans la capitale, les caméras sont désormais un outil d'investigation puissant : en mai dernier, elles ont permis l'arrestation d'un homme qui avait agressé un militaire dans le quartier de la Défense.

A Paris, ce parc de vidéo-protection comprend quelque 13 500 caméras, appartenant aussi bien à la SNCF, à la RATP, à la ville de Paris qu'à des sociétés privées ou des centres commerciaux. Selon le plan adopté en 2011, ces images peuvent être stockées pendant 30 jours au maximum et la police peut les exploiter sur une trentaine de sites. Chaque jour, 9 000 caméras épient ainsi discrètement les faits et gestes des voyageurs qui empruntent le métro ou le RER. 

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