Une page tournée dans l'histoire de PSA Peugeot Citroën

Ce vendredi 25 octobre, une dernière voiture est sortie de la chaîne d'Aulnay-sous-Bois quarante ans après son ouverture en Seine-Saint-Denis. L'usine, elle, fermera ses portes en 2014. Un symbole douloureux pour les ouvriers de l'usine.

La fermeture de l'usine d'Aulnay-sous-Bois est de loin la mesure la plus emblématique du plan de restructuration annoncé par le groupe en juillet 2012. Huit mille emplois supprimés en tout, dont 3 000 à Aulnay-sous-Bois.

Ouverte en 1973 juste après le choc pétrolier, cette usine a longtemps été louée pour sa modernité, ses infrastructures, son immense atelier de montage. « Quel gâchis! », confiait hier un élu Force ouvrière alors que ce vendredi la toute dernière voiture est sortie de la chaîne d'Aulnay-sous-Bois.

Les ouvriers étaient assez partagés sur le symbole. Trop douloureux pour certains, et un souvenir important pour d'autres qui ont obtenu de la direction une demi-heure pour se prendre en photo avec cette Citroën C3 pour le souvenir. Tanya Sussest est déléguée du SIA, le Syndicat indépendant de l'automobile, majoritaire à Aulnay : « Aulnay c'est une grande famille. Ça s'arrête, c'est une grande page qui se tourne de notre histoire. On a passé soit toute notre vie, soit une partie de nos vies à l'usine. Moralement, c'est difficile, on a le cœur lourd. Après c'est un cap important que nous devons passer puis il faut vraiment que nous nous concentrions sur l'avenir pour trouver une solution pour les salariés, en fonction de leurs situations personnelles ».

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Selon la direction, neuf salariés sur dix ont été reclassés ou sont en cours de reclassement. Les syndicats, eux, affirment qu'un millier d'ouvriers se rendent tous les jours à l'usine sans savoir encore ce qu'ils vont devenir.

Un accord de compétitivité signé

Autre page de l'histoire de PSA Peugeot Citroën, un accord de compétitivité - baptisé « nouveau contrat social » - a été signé jeudi 24 octobre au siège du groupe, avenue de la Grande Armée à Paris. Quatre des six syndicats du groupe l'ont signé. La CGT et la CFDT ont voté contre expliquant qu'il s'agissait, selon eux, d'un vrai recul social. Avec cet accord, le groupe PSA s'engage à maintenir la pérennité des sites français d'ici à 2016. En échange, les salariés devront faire des concessions en termes de salaire, de jours de congé, de flexibilité dans l'organisation du temps de travail. Un accord difficile, et de l'avis de tous les syndicats signataires, la moins mauvaise des solutions.

L'industrie automobile souffre de la crise, les ventes de PSA Peugeot Citroën se sont effondrées en Europe, son premier marché. Et que deviendrait PSA sans cet accord? « C'est comme une maladie, a expliqué Christian Lafaye, le délégué Force ouvrière, il faut un traitement pour guérir, et on y perd forcément des plumes ».

Quel avenir pour PSA Peugeot Citroën ?

Mois après mois, le constructeur perd des parts de marché, et il y a aujourd’hui beaucoup de questions autour du capital de PSA Peugeot Citroën. L'alliance avec General Motors - qui détient 7% du capital du groupe - est en train d'être réexaminée. L'idée était de créer une plate-forme commune de production de petites voitures en Europe. Les citadines représentent en effet plus du tiers des ventes effectuées en Europe.

L’espoir pourrait venir de la Chine : PSA Peugeot Citroën y a écoulé avec son partenaire Dongfeng quelque 400 000 voitures depuis le début de l'année, un bond de 28% par rapport à l'an dernier. Le partenaire pourrait investir et devenir actionnaire. Les discussions sont en cours, et suivies de près par l'Etat français qui souhaite que « PSA reste une entreprise française » et n'exclut pas une entrée au capital. 

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