Une dernière voiture, quarante ans après l'ouverture de l'usine d'Aulnay-Sous-Bois. C'était en 1973, l'année du choc pétrolier, Citroën s'installe en Seine-Saint-Denis après la délocalisation de ses usines quai de Javel, à Paris.
Flambant neuve et réputée pour sa modernité, l'usine d'Aunay est aussi l'une des premières où les caisses des voitures pivotent pour que les ouvriers puissent travailler à hauteur d'homme.
Moins de dix ans plus tard, première grande grève pour la dignité et la liberté syndicale, puis les conflits de 2005 et 2007 et l'annonce, finalement, de la fermeture d'Aulnay en juillet de l'année dernière. L'industrie automobile souffre de la crise, et la direction opte pour la restructuration.
Avenir(s) de salariés
Aujourd'hui, dans l'immense atelier de montage, les visseuses ont été démontées, des voitures pleines de poussières patientent en fin de chaîne. Pour les salariés en revanche, le temps presse. La phase de départs volontaires prévue dans le plan social s'achève le 31 décembre prochain.
Commencera alors la phase contrainte pendant laquelle la direction doit proposer des reclassements en interne avant l'envoi des premières lettres de licenciement le 1er avril. A l'annonce de la fermeture, la direction s'était engagée à ce qu'une solution soit proposée aux 3000 salariés d'Aulnay.
Selon les syndicats, plus de mille ouvriers se rendent encore chaque jour à l'usine, la plupart ne savent pas ce qu'ils vont devenir.