Grande déception pour les uns, soulagement pour les autres : l'installation d'une salle de consommation de drogue à moindre risque n'est pas conforme juridiquement à la loi de 1970 sur les stupéfiants, loi basée sur un principe de prohibition - c'est-à-dire interdisant tout usage de drogue.
Il existe pourtant, depuis 2005, un décret qui permet à des associations d'accompagner des usagers de drogue en leurs prodiguant des conseils ou en leurs fournissant gratuitement des seringues propres, mais jamais dans le cadre d'une consommation ou injection de drogue (puisque celle-ci reste interdite). C'est ce décret qui devait être modifié pour faire apparaitre les termes de « salle de consommation ».
Le Conseil d'Etat a donc rendu un avis négatif sur l'existence de ces salles réservées aux toxicomanes. Que fera le gouvernement ? Sa volonté politique de voir ouvrir une telle salle, qui selon lui réduirait les risques, semble ne pas faiblir. Marisol Touraine, la ministre des Affaires sociales, a confirmé que le gouvernement allait présenter un projet de loi pour suivre les indications du Conseil d'Etat. Le terrain était trouvé près de la gare du Nord à Paris. Cette salle ne pourra finalement pas ouvrir fin novembre comme cela était initialement prévu.