A Brignoles, dans le Var (sud de la France), tous les ingrédients étaient rassemblés pour que le Front national (FN) fasse un très bon score. D’abord, le département du Var réussit traditionnellement bien à l’extrême-droite : Marine Le Pen y était arrivée en deuxième position à l’élection présidentielle de 2012, devant François Hollande, à Brignoles où se déroulait, hier, cette cantonale partielle. La présidente du FN s'était même permis de talonner de très près Nicolas Sarkozy.
La gauche divisée
Deuxième ingrédient qui ne pouvait que favoriser le Front national : la division de la gauche. Avec un communiste soutenu par le PS et un écologiste qui se faisaient face lors de ce premier tour, le résultat a été que le candidat communiste est arrivé en 3e position avec 14,6% des voix et la candidate d’Europe Ecologie-Les Verts a, elle, réalisé, près de 9% des suffrages. Le scénario est, à chaque fois le même, depuis plusieurs mois : lors des élections partielles, quand la gauche se lance dans la bataille en ordre dispersé, elle est éliminée dès le premier tour
Très forte abstention
Deux électeurs sur trois ne se sont pas rendu aux urnes. C’est très important. Ce qui signifie que les sympathisants de gauche ne se sont pas déplacés pour ce scrutin, alors que les électeurs frontistes, eux, sont allés voter. Résultat : le Front national se positionne largement en tête avec 40,4 % des voix. L’extrême droite a même failli dépasser les 50% dès le premier tour puisqu’un autre candidat se réclamant de cette même famille politique a rassemblé 9% des électeurs sur son nom. Le Front national va-t-il transformer l’essai dimanche prochain, en glanant ce siège de conseiller général ? Indéniablement, le FN apparaît en position de force, mais la gauche appelle à faire barrage au candidat frontiste en ressuscitant le front républicain. Le PS et le PC appellent à voter pour la candidate UMP, sans aucune hésitation, explique-t-on au parti socialiste.