Cette peine de probation en milieu ouvert, Christiane Taubira y tient plus que tout. Elle y a réfléchi pendant des mois, s'appuyant sur les travaux de la Conférence de consensus de février dernier, sur l'expertise de nombreux criminologues et spécialistes du milieu carcéral, ainsi que sur l'expérience de pays tels que le Canada, la Grande-Bretagne, ou la Suède.
Prévenir la récidive
Le but, même s'il n'est pas toujours bien compris du grand public, n'est pas tant de désengorger les prisons que de prévenir la récidive. Cette fameuse « contrainte pénale » sera ainsi réservée à des délits sanctionnés habituellement par de courtes peines de moins de cinq ans d'emprisonnement. Des condamnations généralement assorties de sursis ou de mises à l'épreuve.
L'idée, c'est de ne placer le délinquant en détention qu'en dernier recours, et de lui infliger à la place une peine dans la société, avec un contrôle strict de ses activités et un accompagnement personnalisé, adapté à son profil, pour lui permettre de se réinsérer véritablement dans la communauté. A coup sûr, un défi d'envergure pour le monde pénitentiaire, qui va devoir gérer des milliers de dossiers.