Le cadre était solennel mais pas trop. Ce n'est pas dans les salons mais dans les jardins de l'Elysée que François Hollande a répondu aux questions de deux journalistes des principales chaînes de télévision françaises. L'intervention du chef de l’Etat a été marquée par une volonté de se projeter dans l'avenir, de préparer la France dans une perspective à dix ans avec un objectif évident, affiché et revendiqué : sortir le pays du pessimisme.
Il a d’ailleurs fait en sorte de donner une pointe d'espoir sur l'évolution de la situation économique. « La reprise, elle est là. Elle est là ! », a-t-il martelé. « Il y a une production industrielle qui repart. La consommation, elle, connaît une petite reprise. Les embauches commencent à progresser. »
« C’est très léger, a-t-il néanmoins concédé, mais il y a l’assurance que le second semestre sera déjà meilleur que le premier. Donc je ne vais pas attendre. Je vais favoriser l’investissement parce que pour qu’il y ait de la croissance, le premier principe c’est la confiance. »
Inverser la courbe du chômage
« Moi, je me bats, a insisté le chef de l’Etat. La politique ce n’est pas de la magie, ce n’est pas un tour de passe-passe. C’est une volonté, c’est une stratégie, c’est une cohérence ».
Une cohérence dans les propos et les objectifs, comme celui d'inverser la courbe du chômage d'ici la fin de l'année, encore réaffirmé. « Ce n’est pas un objectif, c’est un engagement et je serai jugé là-dessus ».
Réaliser le plus d'économie
François Hollande joue gros sur l'emploi, mais aussi sur le pouvoir d'achat et les hausses d'impôts. « Je ne ferai d’augmentations d’impôts que si elles sont absolument indispensables. »
En clair, les Français vont devoir mettre la main à la poche, notamment pour financer la réforme des retraites. « Tout le monde fera un effort et chacun pourra le comprendre. Si on veut régler ce problème durablement, ce ne sera pas d’un seul coup. »
Tout le monde fera un effort, et même les retraités. François Hollande a dit qu'il voulait combattre le pessimisme. Il va lui falloir faire preuve de beaucoup de persuasion.
Redonner confiance
Redonner confiance aux Français, c'était certainement la priorité de cette intervention du 14-Juillet pour le président de la République qui a assumé le fait d'avoir changé d'avis. Lui qui avait dit qu'il ne recevrait pas la presse à l'Elysée s'est ravisé et a compris que, le jour de la fête nationale, les Français attendent une intervention solennelle de leur président.
Pas d'exploitation des gaz de schiste
François Hollande a par ailleurs coupé court à la polémique lancée par les propos d'Arnaud Montebourg sur l'exploitation des gaz de schiste. Le président de la République a tenu à rassurer les écologistes.
Paris œuvre pour la libération des otages
François Hollande a en outre réaffirmé un principe : la France ne négocie pas avec les preneurs d'otages. Deux journalistes sont actuellement retenus en Syrie, ils sont vivants, assurent les autorités, tout est fait pour les libérer, eux et les autres otages français retenus au Sahel.