Le bureau national du PS a débattu ce mardi soir de la future réforme des retraites. Et les membres de l’aile gauche du Parti socialiste, gardiens de l'esprit du 6 mai, ne veulent pas des pistes du rapport Moreau pour les retraites, à l’image de Jérôme Guedj, député de l’Essonne : « Le rapport Moreau a fait toute une série de propositions. Certaines d’entre elles sont dangereuses individuellement et cumulativement ».
Certains soupçonnent même le gouvernement d’avoir d’ores et déjà perdu toute indépendance. « Les Français n’accepteraient pas que nous cédions à l’injonction de la Commission européenne qui a une vision libérale de notre modèle de retraite, ce qui n’est pas du tout notre cas à nous, majorité de gauche, explique Pascal Cherki, député de Paris. Moi je pose une question simple : sommes-nous en train de mener la bonne politique économique ? J’ai des interrogations, pour ne pas dire des gros doutes ».
Les municipales 2014 en ligne de mire
Ces tenants de l’aile gauche se voient volontaristes. Le modéré député de Paris Christophe Caresche les juge plutôt démissionnaires : « Ils ne veulent pas assumer la responsabilité du pouvoir parce que pour eux, gouverner, c’est trahir. Pour moi, gouverner c’est trouver des solutions positives pour ce pays ».
Reste à savoir si l’argument de la responsabilité pourra convaincre les électeurs. Beaucoup d’élus estiment qu’une réforme des retraites cet automne fera perdre beaucoup de voix au PS aux élections municipales de mars prochain.