Législative partielle dans l'ancien fief de Cahuzac: le candidat PS éliminé dès le premier tour

En France, les électeurs de la IIIe circonscription du Lot-et-Garonne votaient, ce dimanche 16 juin 2013, pour élire leur député. Un premier tour d'une législative partielle anticipée pour remplacer l'ancien ministre du Budget, Jérôme Cahuzac impliqué dans un scandale de fraude fiscale. Le Parti socialiste n'a pas réussi à sauver son siège. Le candidat de la majorité Bernard Barral est arrivé troisième, derrière le Front national et le candidat UMP.

Cette partielle, provoquée par la chute de Jérôme Cahuzac, ce ministre du Budget qui fraudait le fisc, était présentée comme un symbole. Et celui-ci est cuisant pour la gauche : « Merci Jérôme », lançait dimanche soir sur Twitter un député socialiste dépité. Le candidat PS est éliminé dès le premier tour, avec seulement 23% des voix, alors qu'il y a un an, Jérôme Cahuzac récoltait, au 1er tour, presque 47% des suffrages.

L'UMP est arrivée en tête, mais c'est le Front national qui fait une percée remarquable dans cette terre du sud-ouest où, pourtant, il n'a jamais fait recette. L'extrême droite qui prospère sur le terrain de la crise économique et de la crise morale, c'est ce que disait hier soir François Hollande, invité de l'émission Capital sur M6 : « Il en reste toujours une séquelle, nous en avons une séquelle aujourd’hui dans cette législative partielle. Lorsqu’il y a des scandales, et en l’occurrence ça en était un, il y a toujours la tentation de l’extrême droite. Si l'on veut écarter l’extrême droite démocratiquement, pour des raisons de valeurs républicaines, il faut lutter contre le chômage, donner une perspective à la nation et être exemplaire ».

Transparence politique

L'exemplarité : c’est dans ce but qu'arrive ce lundi en discussion à l'Assemblée nationale une loi sur la transparence politique. Une loi suscitée par l'affaire Cahuzac. Une des grandes lois du quinquennat de François Hollande, à en croire plusieurs ministres. Après le choc Cahuzac, François Hollande avait en effet voulu frapper un grand coup. Sauf qu'avant d'arriver dans l'hémicycle, le texte a été amendé et adouci par les députés - contrairement aux ministres, leur patrimoine ne sera pas publié, ni publiable.

Pas sûr d'ailleurs que ce projet de loi réussisse à restaurer la confiance entre les Français et les politiques. Un nouveau scandale menace, si l'on en croit les déclarations d'un ancien cadre de la banque Reyl, la banque suisse qui avait caché l'argent de Jérôme Cahuzac. Il affirme qu'une quinzaine de responsables politiques français fraudent le fisc, de droite comme de gauche. Il y aurait même un ministre « éminent » de l'actuel gouvernement. « Qu'il donne les noms, a répondu François Hollande avant d’ajouter, mais je ne l'imagine même pas ». On peut en revanche très bien imaginer le cataclysme politique si cette information se révélait juste.

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