Du temps où il officiait au cabinet de Claude Evin, de 1988 à 1991, Jérôme Cahuzac s'occupait non seulement des médicaments, mais aussi des équipements lourds. Une double-casquette totalement inhabituelle au ministère de la Santé, expliquent deux journalistes de Mediapart, Mathilde Mathieu et Mickaël Hajdenberg, dans un article titré sans détour : « Affaire Cahuzac : la piste de la corruption ».
Les équipements lourds, ce sont les scanners, qui valaient à l'époque 5 millions de francs pièce, mais aussi les appareils d'imagerie par résonance magnétique, qui coûtaient plus du double.
Un système de pots-de-vin au plus haut niveau
En cette période de forte pénurie, tous les hôpitaux, les cliniques et les cabinets de radiologie de France se battaient pour en obtenir, mais le ministère n'accordait finalement que 50 à 100 autorisations par an. Et ce, sans motiver ses choix. Et pour cause : selon Mediapart, il existait au plus haut niveau un système de pots-de vin pour attribuer ce matériel.
Et ce serait vers Jérôme Cahuzac que remontaient ces sommes, environ 200 000 francs par scanner et 500 000 francs par IRM. C'est un cadre retraité de l'entreprise Elscint France, filiale d'un groupe médical installé en Israël, qui vient de dévoiler le pot aux roses. Ce système aurait été un véritable secret de polichinelle il y a vingt-cinq ans pour les acteurs de la santé. Mais pour l'heure, Claude Evin assure n'avoir jamais entendu parler de telles pratiques et Jérôme Cahuzac est aux abonnés absents.