Vers une autorisation «encadrée» des recherches sur les cellules souches en France ?

Ce jeudi 28 mars, l'Assemblée nationale se penche sur une proposition de loi relative à la bioéthique concernant l'autorisation encadrée des recherches sur les cellules souches et cellules souches embryonnaires. Ces cellules extraites notamment des embryons et des cordons ombilicaux font l'objet des dernières recherches de pointe en matière de santé. Le but de cette loi, proposée par les radicaux de gauche, est de remplacer un régime d'interdiction avec dérogations par un régime d'autorisation encadrée des recherches sur les cellules souches et les embryons.

Pour l'instant la France interdit les recherches sur les cellules souches, sauf autorisation accordée par l'Agence de biomédecine. Cette loi autoriserait en principe les recherches sur les cellules souches, à condition notamment qu'elles soient scientifiquement pertinentes et qu'elles aient une finalité médicale.

Le professeur Philippe Ménascher mène des études sur les cellules souches et la guérison des tissus cardiaques. Il fait partie des deux équipes dont les travaux sur les cellules souches sont au stade pré-clinique. Pour lui, cette loi est une avancée pour les scientifiques français : « Ce qui va changer, c'est le regard de la communauté scientifique internationale à l'égard de la France. Puisque la position de notre pays paraissait finalement assez peu cohérente. Cela va aussi changer les choses pour un certain nombre de jeunes chercheurs. Ceux qui sont actuellement à l'étranger et envisageaient de se lancer dans cette recherche et qui en étaient dissuadés par la crainte d'être un jour interrompu compte tenu de l'ambiguïté de la loi. »

Il n'est pas question pour autant de tout autoriser. La députée radicale de gauche Dominique Orliac, rapporteur du texte, l'a confirmé : « La recherche doit avoir aujourd'hui un garde-fou. C'est extrêmement important. On ne veut pas qu'il y ait de clonage. On ne veut pas qu'on puisse créer des chimères. Il faut que cette recherche soit bien évidemment encadrée par la loi. »

La loi pour le moment fait l'objet de 300 amendements déposés par l'opposition. Ils doivent être discutés ce jeudi 28 mars. Le vote, lui, est prévu le 2 avril.

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