Les manifestants rassemblés près de l'Arc de Triomphe ont été rejoints par quelques ténors de l'UMP, dont son numéro 1, Jean-François Copé ou encore Henri Guaino. Tant il est vrai que ce sont d'abord et surtout des valeurs traditionnelles, chères à la droite conservatrice qui président à ce mouvement baptisé « Manif pour tous » en réplique au « Mariage pour tous ».
Il y a bien eu quelques échauffourées et tirs de gaz lacrymogène par les gendarmes mobiles en fin d'après-midi contre des irréductibles décidés à occuper les Champs-Elysées. Mais la manifestation est restée ce qu'elle promettait d'être : importante et pacifique. Une foule dominée par les familles, avec grands-parents, parents, adolescents et enfants.
Beaucoup de catholiques avec pour certains, à la main ou accrochée au sac à dos, une branche d'olivier en ce dimanche des Rameaux. Et des idées très arrêtées sur le mariage : forcément entre un homme et une femme, parce que forcément dédié à la procréation, à la construction de la seule famille envisageable. Pour le « Bonheur » de l'enfant, comme le proclame une pancarte.
On se défend en effet le plus souvent de tout ostracisme ou rejet des homosexuels, mais on en est sûr : un enfant avec deux pères ou deux mères est nécessairement perturbé.
De même qu'on est convaincu que derrière ce mariage et l'adoption se profilent la procréation médicalement assistée et, pire encore, la grossesse pour autrui. « Qui viendra tôt ou tard », affirme un avocat, qui a revêtu la robe. « Parce que les socialistes mentent », prévient une enseignante à la retraite.
Pour l'heure, la police estime que la manifestation a rassemblé 300 000 personnes, (contre 350 000 à 400 000, selon la préfecture de Paris, en janvier). Les organisateurs, eux, avancent le chiffre d'un million quatre cent mille personnes.