France: réductions budgétaires en vue pour l'armée française

Un conseil de Défense se réunit ce vendredi 22 mars au palais de l'Elysée, autour du président de la République. Ce sera pour lui l'occasion de rendre un premier arbitrage sur le Livre blanc sur la Défense qui doit conduire à la future loi de programmation militaire qui sera discutée à l'automne. Dans un contexte de réductions budgétaires, les milieux concernés s'inquiètent.

Cela fait six mois que ça dure. Depuis l’ouverture des travaux du Livre blanc sur la Défense, Bercy et le ministère de la Défense sont à couteaux tirés. Austérité oblige, le ministère des Finances veut voir le budget annuel de la Défense passer de près de 32 milliards actuellement à 28 milliards, voire moins, dans les années à venir. L'objectif est de faire 30 milliards d’économies d’ici 2020.

Conséquence, une armée française repliée sur la défense du territoire et centrée sur la dissuasion nucléaire, ainsi que des fermetures de régiments en cascade sont à prévoir. Seules 1 500 forces spéciales à projeter à l'étranger ne seraient conservées en cas de coup dur. Pas de quoi mener une guerre sur la durée.

« Jamais un tel format ne nous a été imposé, mis à part sous l’Occupation ! »

Autre scénario davantage compatible avec les concessions que pourrait faire l’armée : une réduction de ses effectifs de 20%. Nouvelle cure d’amaigrissement, l’armée de terre passerait alors sous la barre des 100 000 hommes pour une population de 65 millions d’habitants. « Jamais un tel format ne nous a été imposé, mis à part sous l’Occupation ! », laisse-t-on entendre au sein de l’armée de terre.

Le budget annuel tournerait alors autour de 30 milliards par an, soit 1,5% du PIB. Si c’est moins, préviennent les militaires, ils ne pourront plus assurer leurs missions. François Hollande devra trancher afin de pouvoir lancer une nouvelle loi de programmation militaire, avant l’été.

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