Si le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, était à Tessalit au petit matin, ce jeudi 7 mars, c'était pour saluer ce que l'armée française considère comme une grande victoire. La bataille d'Ametettai a duré près de quinze jours. Et c'est sans aucun doute la base la plus importante d'Aqmi qui est tombée, face à des combattants très bien préparés et équipés.
Ametettai se situe à 30 kilomètres au sud de Tessalit. C'est une vallée encaissée, difficile d'accès, géographiquement parfaite pour installer un camp sur la durée et donc occupée depuis une dizaine d'années par les jihadistes.
Concrètement, ce sont des tonnes de munitions qui ont été trouvées, des caches par dizaines, notamment des galeries pour cacher armes, véhicules et combattants.
Pour faire tomber ce bastion, ce « donjon » comme le disent les soldats français, la vallée d'Ametettai a été prise en tenaille, à l'est par les forces tchadiennes, à l'ouest par les soldats français.
Mais le coup décisif s'est joué le week-end dernier : 500 militaires français supplémentaires ont été amenés par avion, discrètement à Tessalit. Ils ont ensuite avancé difficilement, discrètement et sont arrivés par le nord, en passant les lignes de crêtes en différents points. Cette attaque a surpris les jihadistes et a mis fin à cette longue bataille d'Ametettai, bataille qui a sérieusement déstabilisé l'organisation terroriste.
D'après des écoutes diffusées dans la presse française, des combattants d'Aqmi encore en mesure de communiquer encourageaient « les troupes à fuir à dos de chameau ».