«No», le goût amer de la victoire

Avec son nouveau film qui sort ce mercredi 6 mars en France, le Chilien Pablo Larrain clôt une trilogie sur la dictature dans son pays. No évoque le référendum qui permit de mettre fin à la dictature de Pinochet.

Chili, 1988. Le général Pinochet décide d'organiser un référendum sur son maintien au pouvoir. En paraissant ainsi accorder un semblant de démocratie, mais certain de l'emporter, le dictateur chilien pense donner des gages à la communauté internationale. Le camp, divisé, de ses opposants, décide de faire appel à un jeune publicitaire en vogue. Grâce à lui, leur campagne sera gaie, attractive, et tellement efficace que le non l'emporta.

Avec No, Pablo Larrain clôt une trilogie sur la dictature dans son pays. Après les sombres et froids Tony Manero et Santiago 73, le réalisateur de 36 ans signe avec No un film beaucoup plus solaire. Même s'il n'exclut pas les ambiguïtés. Le publicitaire, incarné par le Mexicain Gael Garcia Bernal, n'apparaît pas spécialement militant. Mais c'est un maître, peut-être cynique ou opportuniste, de la communication politique.

Pour mieux restituer l'ambiance de ces années là, et intégrer de véritables images d'archives, Pablo Larrain a tourné en format vidéo, avec une caméra d'époque : grain de l'image et couleurs baveuses garanties pour un film subtil dans lequel la victoire a un goût amer.

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