Benoît Hamon a rappelé que la loi française prévoyait que l’on puisse faire don des produits ayant connu un défaut d’étiquetage. Mais, « c’est aux associations de décider maintenant si oui ou non elles acceptent ces dons », a précisé le ministre.
Plusieurs associations apportant de l’aide alimentaire aux plus démunis avaient déjà dit « oui » la semaine dernière. Leur position n’a pas changé. Révoltées par le gaspillage de nourriture de manière générale, elle se disent prêtes à accepter ces plats surgelés contenant de la viande de cheval. Mais seulement à certaines conditions. L’absence de tout risque sanitaire doit être confirmée, et les denrées doivent être correctement ré-étiquetées.
Si les aliments sont jugés « sains » par les autorités sanitaires, la Fédération française des Banques Alimentaires, qui fournit des denrées à plus de cinq mille associations, ne voit aucun inconvénient à les redistribuer. « Encore faut-il que les bénéficiaires potentiels soient informés et, surtout, d’accord pour consommer de la viande de cheval », insistent les responsables des Restos du Cœur.
Question logistique et financière
Il faudrait aussi, impérativement, qu’une aide logistique soit apportée aux associations. « Le transport et le stockage des produits surgelés coûtent cher », rappelle Julien Lauprêtre, président du Secours Populaire, qui envisage de faire appel aux communes, aux départements et aux régions.
Le président de la Fédération Française des Banques alimentaires, Alain Seugé, assure pour sa part avoir de la place pour recevoir de nouveaux dons. Les quatre-vingt-dix-sept antennes de son association disposent en effet de cent mille mètres carrés d’entrepôts et de sept mille mètres cubes de chambre froide.
Question morale
Outre les aspects sanitaires et financiers de l’opération, reste la question morale. Le président du Secours Catholique, François Soulage se demandait, ce vendredi 1er mars, pourquoi ce qui est inacceptable pour les uns serait acceptable pour les pauvres. « C’est une question de dignité. On n’a pas envie de stigmatiser les personnes démunies, de souligner que parce, qu’on ne mange pas à sa faim, on peut manger des produits que les autres ne veulent pas » , insiste l’un des dirigeants de la Croix Rouge française.