C'est une situation relativement paradoxale. Les enseignants qui font grève ce mardi 12 février contre la semaine des quatre jours et demi étaient ceux-là même qui brocardaient la semaine des quatre jours au temps où Xavier Darcos était ministre de l'Education nationale.
L'abandon de la semaine des quatre jours est un volet essentiel du projet lancé par Vincent Peillon pour venir à bout de l'échec scolaire qui ronge l'école française. Si les journées sont allégées et les cours mieux répartis sur la semaine, les apprentissages seront plus progressifs. Un réaménagement des rythmes scolaires qui s’avèrerait donc particulièrement intéressants pour les élèves les plus fragiles.
Enseignants et élus locaux mécontents
Mais les professeurs des écoles ont vu dans le projet proposé par le ministère de l’Education nationale une nouvelle dégradation de leurs conditions de travail : plus de temps passé à l'école, sans augmentation de salaires correspondante.
Vincent Peillon s'est également heurté aux élus locaux. Plutôt favorables à la reforme sur le fond, ils estiment cependant qu’elle est trop précipitée. Surtout, ils la jugent trop coûteuse pour leurs budgets déjà serrés. Car l’allègement des journées de cours suppose en contrepartie une multiplication des activités culturelles et sportives, gérées et financées par les communes.
Les rythmes scolaires, clé de voûte de la réforme Peillon
Le ministre de l'Education a fait des rythmes scolaires la clé de voûte de sa réforme. La mobilisation d'aujourd'hui dira si celle-ci est en danger. Les prévisions du ministère de l’Education nationale, basée sur les déclarations des enseignants qui doivent déclarer, 48 heures avant, s’ils ont ou non l’intention de faire grève, font état de 29,6% de grévistes pour la journée de mardi.
Le Snuipp-FSU, syndicat majoritaire dans le primaire, évoque pour sa part 58% de grévistes. Les taux de grévistes attendus sont très variables d’un département à l’autre, avec une très forte mobilisation attendue à Paris, par exemple.