Twitter: divorce pour tous à l’Assemblée nationale?

Les querelles politiques concernant le « mariage pour tous » ont de suite pris de l’ampleur via les réseaux sociaux et notamment Twitter. Mais c’est à l’Assemblée nationale elle-même que le réseau social dérange maintenant. Invectives, délations, sarcasmes… Les tweets fusent. A tel point que certains suggèrent d’interdire Twitter quand d’autres font la grève du message en 140 signes dénonçant une future censure…

Depuis le début des débats à l’Assemblée nationale sur le mariage pour tous, des tweets avec l’hashtag #directAN font régulièrement des incursions dans l’hémicycle. Le site de microblogging se retrouve dans les travées de l’Assemblée et chaque camp s’accorde le droit de protester contre le tweet d’un député de l’autre camp.

M. Mariton, un des principaux orateurs du groupe UMP autour du texte sur le mariage homosexuel à l’Assemblée nationale, a tenu à rappeler aux utilisateurs du réseau social son caractère public, les obligeant ainsi à respecter les règles de politesse. Et d’argumenter : « Quand on s’exprime sur Twitter, ce n’est pas une vanne avec un copain, c’est un message qu’on place sur la place publique (...) Quand Olivier Faure (député PS de Seine-et-Marne, ndrl) me traite d’homophobe et de sexiste, c’est une injure publique, c’est passible des tribunaux. »

Le député UMP Gérald Darmanin a quant à lui décidé de cesser de tweeter en séance et de proposer une modification du règlement de l’Assemblée pour « ne plus permettre l’accès à Twitter des députés dans l’hémicycle ».

« Passer votre temps à envoyer des vannes et à regarder ce qu’on dit de vous »

Dans le même sens, Hervé Mariton a estimé mardi que le wifi pourrait être désactivé dans l’hémicycle, considérant que les députés passaient trop de temps sur le réseau social. « Pourquoi pas » désactiver le wifi, a déclaré à la presse le député de la Drôme, expliquant que « le temps que les députés consacrent dans une démarche à la fois chahuteuse et un brin narcissique à tweeter dans l’hémicycle (...) c’est autant de temps qu’ils ne consacrent pas au débat. »

Et d’ajouter : « Vous ne pouvez pas à la fois suivre attentivement le débat et passer votre temps à envoyer des vannes et à regarder ce qu’on dit de vous », a-t-il lancé, en pointant notamment du doigt le président de la commission des lois, Jean-Jacques Urvoas (PS), qui « tweete de manière très active au point d’être totalement absent du débat, sauf pour faire la police ».

« En grève pour 24 h de tweeter #DirectAN »

« Il n’y aura pas d’interdiction. Pas d’interdiction du wifi », a rétorqué, mercredi 6 février sur i>Télé Claude Bartolone. Le président de l’Assemblée s’est montré ferme sur le sujet, expliquant que c’était aux députés d’appréhender mieux ces nouvelles technologies. Pas toujours si bien maitrisé tout de même car le président des députés PS Bruno Le Roux a jugé mardi « inadmissible », voire « diffamatoire », la diffusion sur le réseau social Twitter, via le compte d’un député UMP, d’une photo mal légendée d’un député socialiste jouant au Scrabble dans l’hémicycle en plein débat.

On le voit, les usages de Twitter ne sont pas bien cadrés et le débat peut mettre mal à l'aise. Alors, de son côté, le député socialiste du Cher Yann Galut, très actif sur le réseau social, a annoncé mardi soir sur son compte Twitter qu’il se mettait « en grève pour 24 h de tweeter #DirectAN », notamment « pour dénoncer la volonté de censure de l’UMP ».

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