Donner une voix à la majorité silencieuse, c’est ce qu’ont tenté de faire une centaine d’imams de France le 4 février. Ils sont venus visiter le mémorial de la Shoah de Drancy, en région parisienne. Une manière pour les représentants des musulmans de se démarquer de l’intégrisme, d’après Hassene Chalghouni, l’imam de Drancy, à l’origine du projet :
« La vie humaine est importante. On ne peut pas l’arracher. Ni au nom du racisme, ni au nom de l’intégrisme, ni au nom de l’islam. Je trouve que ces hommes là ont ramené l’espoir. Un espoir qu’il y aura un islam de France, sans influence et sans fanatiques ».
Le groupe a déjà fait le voyage jusqu’à Yad Vashem, le mémorial de la Shoah à Jérusalem, et s’est recueilli sur les tombes des victimes de Mohammed Merah. Pour Manuel Valls, le ministre français de l’Intérieur et des cultes, l’initiative de l’imam Chalghouni est la preuve qu’un dialogue interreligieux est possible en France: « Nous avons des plus vieilles communautés juives implantées dans notre pays, une terre catholique mais aussi protestante où désormais, l’islam est la deuxième religion de France. Nous sommes une terre où l’on peut construire un dialogue entre les religions ».
Le groupe s’est recueilli dans un wagon qui a servi aux déportations pendant la Seconde Guerre mondiale. Un symbole fort pour sceller l’amitié entre islam et judaïsme.