Mal-logement en France: la fondation Abbé Pierre tire la sonnette d'alarme

La fondation Abbé Pierre publie ce vendredi 1er février son nouveau rapport annuel sur l’état du mal-logement en France. Remis ce jeudi au président François Hollande, il dresse un constat alarmant : dix millions de personnes sont touchées par la crise du logement, trois millions sont mal logées, 150 000 autres sont à la rue.

Tous les indicateurs sont au rouge. Le coût du logement explose alors que de plus en plus de personnes souffrent des effets dévastateurs de la crise économique. Selon les auteurs du rapport, la politique du logement n’est pas du tout adaptée à cette nouvelle réalité. Les premières victimes en sont les femmes et les enfants.

« Les situations familiales les plus fragiles n'arrivent pas à trouver de solution aujourd'hui. C'est le cas des familles monoparentales, particulièrement touchées par ces difficultés de logement parce qu'elles n'ont souvent qu'un salaire. A l'occasion d'une rupture conjugale, elles ont pu basculer dans une situation très difficile, de surpeuplement ou de logement inadapté. Je rappelle qu'une famille monoparentale sur trois est pauvre dans notre pays », avertit Christophe Robert, délégué général adjoint de la fondation Abbé Pierre.

Deuxième grand constat du rapport : la crise du logement n’épargne aucun territoire français. « On disait souvent que la crise du logement concernait surtout les secteurs très tendus, comme Paris, l'Ile-de-France, la région Provence Alpes Côte d'Azur. En vérité, l'analyse que nous avons faite sur de nombreux territoires dans notre pays montre que la crise du logement existe partout. Les phénomènes de ceux qui vivent dans des campings, dans des caves à l'année, ce n'est pas seulement à Paris, ce n'est pas seulement à Marseille ; sous des formes différentes, c'est présent également dans d'autres territoires, notamment des territoires ruraux », signale encore Christophe Robert.

La fondation Abbé Pierre demande au gouvernement une mobilisation forte et rapide en matière de logement. Et en urgence, un moratoire sur les expulsions à la fin de la trêve hivernale.

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