A la veille de l’hiver, la ministre française du Logement Cécile Duflot annonce donc que des réquisitions de logements vides auront lieu d'ici à la fin de l'année. Elle déclare, ce lundi matin dans un entretien au journal Le Parisien, avoir écrit à l'archevêché de Paris en vue d'utiliser des bâtiments « quasi vides » lui appartenant. « J'ai bon espoir qu'il n'y ait pas besoin de faire preuve d'autorité. Je ne comprendrais pas que l'Eglise ne partage pas nos objectifs de solidarité », affirme la ministre.
« Je souhaite faire appel à toutes les bonnes volontés et faire appliquer la loi à tous ceux qu'elle concerne », ajoute Cécile Duflot, qui compte appliquer aux bâtiments vides appartenant à des personnes morales le dispositif de réquisition, rarement utilisé par un gouvernement pour accueillir les sans-abri et les mal-logés. « L'Eglise fait partie des personnes morales dans tous les sens du terme ! » poursuit la ministre du Logement, selon laquelle « il semble que l'archevêché de Paris possède des bâtiments quasi vides. Je viens de leur écrire pour voir avec eux comment utiliser ces locaux. »
Riposte des catholiques
Les responsables de l’Eglise catholique à Paris ont riposté aux propos de la ministre écologiste. Par exemple, l’entourage du cardinal André Vingt-Trois affirme : « Mme Duflot fait comme si l’Eglise ne faisait rien. Avec le Secours catholique et d’autres associations, les chrétiens de Paris et d’ailleurs ne l’ont pas attendue pour agir ! »
Depuis cinq ans, le diocèse de Paris ouvre chaque hiver des paroisses pour accueillir des SDF. « L’an dernier nous avons accueilli 120 personnes, entre trois jours et quatre mois, précise-t-on à l’archevêché. Non seulement nous leur ouvrons les portes, mais des fidèles mangent et dorment avec eux puis les aident à recréer du lien pour se réinsérer. Dans Paris, encore, un foyer vient d’ouvrir pour faire cohabiter 50 jeunes chrétiens avec 50 SDF. »
La ministre sollicite également la SNCF, pour que l'entreprise mette à disposition des logements de cheminots devenus vacants. « Nous devons faire face à une des situations les plus difficiles que nous ayons eues à connaître depuis ces vingt dernières années », explique Cécile Duflot, comparant la situation à celle de l'hiver 1954 au cours duquel l'Abbé Pierre avait lancé son appel. « Cet hiver, le plan mobilisera 19 000 places. Mais cela risque de se révéler insuffisant », regrette Cécile Duflot.
Si c’était le cas, on annonce dans l’entourage de la ministre que d’autres pistes seraient envisagées, pour trouver des places notamment dans des bâtiments publics, par exemple des casernes de gendarmerie ou des bureaux administratifs.