En tant qu’ancien PDG d’Orangina, est-ce la même chose de vendre une boisson et une Capitale européenne de la culture ?
Non, quand-même pas tout à fait [rire]. D’abord, je suis président, je ne suis pas président directeur-général, donc je suis moins exécutif que quand j’étais à la tête d’Orangina. Ensuite il y a une grande complexité dans la fabrication d’un programme aussi dense et aussi puissant que celui de la Capitale européenne de la Culture. Nous avons une association nombreuse et riche de personnes de culture pour bâtir cela. J’ai moins la maîtrise qu’en tant que président d’Orangina.
Avec Marseille-Provence 2013 vous voulez marier Marseille, la rebelle, avec la Provence, la belle. Est-ce un mariage forcé ?
Non, c’était une volonté depuis le départ. Au moment de la candidature, nous avons estimé qu’il y a une grande richesse à marier, c’est-à-dire Marseille et la Provence, Marseille et Aix-en-Provence, Marseille et Gardanne ou Aubagne, ces villes qui sont toutes autour de Marseille. La Provence est riche de sa diversité et c’était une grande originalité de notre proposition qui d’ailleurs était un des éléments qui nous ont permis d’emporter ce titre de Capitale européenne de la culture.
Le label Capitale européenne de la culture va-t-il métamorphoser la ville Marseille ?
C’est le pari que nous avons fait au départ, puisqu’à côté de cette programmation très dense, il y avait au départ toute une série de bâtiments nouveaux qui apparaissent notamment sur le front de mer et sur la façade portuaire de Marseille. La proposition de Marseille va être très rayonnante. Il va y avoir la qualité dans la proposition des 900 projets culturels, dont une quarantaine d’un très haut niveau et d’une très grande jauge. Dans le cadre de cette année Capitale, il y a une quinzaine de bâtiments nouveaux qui sont déjà sortis ou vont sortir de terre. Donc c’est une double proposition extrêmement excitante.
Nommer le président de la chambre de commerce et d’industrie comme président de « Marseille-Provence 2013 », est-ce le signe que le but premier de cet événement culturel est surtout économique ?
Il y a certainement de cela. Le rayonnement économique de Marseille passe par le succès de la Capitale européenne de la culture, mais c’est aussi le reflet d’un jeu collectif très fort entre les collectivités, le personnel politique, les collectivités publiques qui sont les grands financeurs de cette capitale, l’Etat aussi, mais aussi le monde culturel et économique. La présidence que j’exerce est une présidence très collégiale avec toute cette diversité des mondes qui viennent s’associer et s’ajouter à cette œuvre collective.
Beaucoup de gens associent l’image de Marseille avec pauvreté, criminalité, chômage. Faites un rêve : quelle image de Marseille devrait rester après cette année Capitale ?
D’abord cela serait la réussite d’un travail collectif entre Marseille, un cœur de ville pauvre, et la Provence, une région riche. L’appellation Marseille-Provence 2013 est très symbolique de cette volonté de collectif que nous voulons réussir entre les deux. Cela serait assez nouveau dans ce territoire. La deuxième chose est que les spectateurs, les visiteurs, que l’Europe entière, voient que cette ville a profondément changé dans son offre culturelle, aussi bien dans ses bâtiments - c’est une véritable révolution urbaine qui est en train de se faire sur la façade portuaire de Marseille – que dans la quantité et la qualité de cette offre. Ce que nous souhaitons tous, que nous soyons du monde économique, politique ou culturel, c’est qu’on puisse dire que Marseille a vraiment changé en 2013 grâce à cela. On a des très fortes attentes et un rêve très important.
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Le programme Marseille-Provence 2013
Le week-end d'ouverture de la Capitale européenne de la culture aura lieu ce 12 et 13 janvier.