Les députés PS veulent élargir le droit à la procréation médicalement assistée

En France, le groupe socialiste à l'Assemblée nationale s'est prononcé, le mercredi 19 décembre, pour le dépôt dans le cadre du texte sur le mariage homosexuel d'un amendement élargissant l'assistance à la procréation médicalement assistée (PMA) aux couples de lesbiennes ayant un projet parental. Une mesure de justice prise pour mettre fin à l'hypocrisie ambiante selon les uns, une aberration qui va ouvrir la boîte de Pandore selon les autres. Au Parlement, comme dans la rue, le débat reste vif.

Pour l'instant, seuls les couples hétérosexuels qui n'arrivent pas à avoir un enfant peuvent être pris en charge sur le plan médical, un long parcours qui exclut de fait les célibataires. La procréation médicalement assistée ne faisait pas partie des soixante propositions du candidat Hollande, mais à gauche, certains voudraient profiter de la vague en faveur de l'égalité des droits pour ouvrir la PMA à toutes les femmes.

Cette mesure aurait à leurs yeux un autre mérite : celui de la transparence. Selon ses partisans, la PMA pour les couples de lesbiennes existe de toutes façons déjà. Soit ces femmes demandent l'intervention de donneurs amis en dehors de tout cadre légal, soit elles se font inséminer dans des cliniques privées, en Belgique par exemple, depuis 2007.

Pour autant, à droite mais aussi à gauche, les réticences restent fortes : car derrière la PMA se profile déjà une autre question, encore plus sensible, celle de la GPA, la gestation pour autrui. Autrement dit, tout le débat sur les mères porteuses, le droit à l'enfant et la marchandisation du corps des femmes. Et là, tout se complique encore : certaines féministes défendent ainsi avec force la PMA pour les couples homosexuels mais leur refusent catégoriquement la gestation pour autrui.

Partager :