Costa-Gavras, «Le Capital» et le désespoir

Quand le cinéma s'intéresse à la politique. Le Capital est le nouveau long métrage du cinéaste franco-grec engagé, Costa-Gavras. Il s’agit de l'adaptation du livre éponyme d'un ancien banquier d'affaires sur le milieu de la haute finance.

« Les Américains veulent que je licencie, les Français que je me casse la gueule, et mes collaborateurs me savonnent la planche ». Ces phrases viennent de la bouche de Marc Tourneuil, un requin frayant dans les eaux troubles de la haute finance.

« Il est cynique, un homme sans qualités, un banquier sans scrupules » définit l’acteur franco-marocain Gad Elmaleh ce personnage à qui il lui prête ses yeux bleu et son allure glaciale. A mille lieux des rôles de « Chouchou » ou « Coco » qui l’ont rendu célèbre. « Cela m’amuse beaucoup de pouvoir changer de registre comme ça. Mais c’est vrai, je sors ainsi de ma zone de confort ».

« Dans le fond du désespoir on commence à réagir »

Dans Le Capital, on voit Marc Tourneuil prendre la présidence d'une grande banque européenne, et mettre en œuvre un plan social drastique pour satisfaire des actionnaires américains. Costa-Gavras, cinéaste engagé depuis ses débuts, livre un film désabusé, presque désespéré : « Je voulais quand-même que ce soit un film qui dérange à la fin, et peut-être même qu’il désespère un tout petit peu, parce que, je crois aussi que dans le fond du désespoir on commence à réagir. »

Costa-Gavras vient d'ailleurs de présenter son film en Grèce, son pays natal. Il en appelle à l'Union européenne pour, enfin, mettre un frein aux dérives de la finance.

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