Drame de Clichy-sous-Bois : la Cour de cassation annule le non-lieu des deux policiers

La Cour de cassation a annulé ce mercredi 31 octobre le non-lieu qui avait été prononcé en faveur de deux policiers dans l'enquête sur la mort de deux adolescents à Clichy-sous-Bois. Cet événement tragique avait été le déclencheur des émeutes en banlieue en 2005. C'est donc une décision majeure, puisqu'elle ouvre la voie à un procès devant un tribunal correctionnel.

Une cassation « historique », selon les mots de Jean-Pierre Mignard, l'avocat des familles des deux victimes, qui s'exprimait peu après son annonce officielle sur les marches de la Cour de cassation. Car à trois reprises le parquet s'était opposé à ce que deux policiers, pourtant mis en examen par les juges d'instruction pour non-assistance à personne en danger, soient renvoyés devant la justice.

Un non-lieu balayé aujourd'hui par la plus haute juridiction française. Par conséquent, le dossier est intégralement renvoyé devant la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Rennes pour qu'elle statue. Au final, ce ne sont donc pas seulement deux policiers qui pourraient être jugés devant un tribunal, mais bien tous les fonctionnaires de police qui étaient présents à proximité du drame.

Ce procès, les familles de Zyed Benna et Bouna Traoré l'appelaient de leurs vœux, elles l'espéraient, elles l'attendaient depuis sept ans. Cette cassation est donc une décision d'apaisement, a précisé Patrice Spinosi, avocat des parties civiles.

Les larmes aux yeux, Zykia Traoré, le frère de Bouna, a ajouté avoir de nouveau confiance en la justice. Il veut désormais savoir pourquoi son frère qui n'avait commis aucun délit est mort électrocuté sans que les policiers n'interviennent pour lui venir en aide.

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